vendredi 11 décembre 2015

Mais où vont-ils chercher tout ça ?

Cette semaine, j'ai lu et entendu des trucs assez confondants :


One - Lelouch, chez Nagui (j'étais malade, au fond de mon lit et j'en ai profité pour tenter de bien cerner les raisons pour lesquelles cette émission, qui passe sur la radio qui fait partie de mon patrimoine personnel, est vraiment naze), qui signale qu'en Inde la misère est photogénique et qu'il aime les Indiens parce qu'ils ne sont pas jaloux. Hé oui, ils sont philosophes, les Indiens, ce qui leur permet d'accepter avec le sourire une vie de merde, tout cela n'est pas bien grave car la spiritualité nous dépasse.

En même temps, si j'en juge d'après la bande annonce de son dernier opus, il affuble Dujardin d'une casquette de poulbot, donc bon, n'est-ce pas....

Two - Un lecteur de Télérama qui évoque dans un courrier touffu qui mélange un peu tout et le reste «ceux qui se sentent défavorisés». Les nazes, alors qu'il suffirait qu'ils arrêtent de sentir mal pour qu'on n'entende plus parler des inégalités !
 




Voter, ça devrait être obligatoire !

C'est toujours compliqué quand on se retrouve face à ses contradictions.

Je ne sais pas vous mais moi, j'ai des problèmes avec cette histoire de vote.

Je viens juste de voir les frères Bogdavnov avec leur tête toute bizarre et Thierry Ardisson me recommander chaudement d'aller voter dimanche et comment dire ?

Comment dire ?

Je ne suis pas sûre que deux ravagés du teston et un cynique royaliste tous trois produits d'un monde télévisuel qui nous prend quand même un peu pour des truffes soient les meilleurs promoteurs du truc.

Ça fait une semaine que je ne sais pas ce que je pense.

Que j'oscille et me triture les sourcils en doutant.

J'aimerais avoir une idée bien arrêtée et m'y tenir, ne pas tergiverser et foncer dans le tas : moi je pense ça, et puis c'est tout et si tu ne penses pas comme moi, tu es un gros con, je te zappe et je continue ma route, éclairée de l'intérieur par mes convictions intimes et mes certitudes.

Sauf que pas du tout.

Et l'idée que dimanche prochain, le ralliement des mêmes sempiternels égos surtout attachés à maintenir un status quo intenable pour de plus en plus de monde va garantir que ça repart pour un tour jusqu'à ce que ça nous pète vraiment à la gueule me désole vraiment.

Il faut donc se résoudre à vivre entre deux attentats et deux poussées de moins en moins résistibles de l'extrême droite ? Installer un état d'alerte en continu ?

C'est à ce prix-là qu'on va sauver notre démocratie et notre belle République et tendre nos fronts purs vers un avenir radieux ?

Vous me direz, dans le monde, il y a des gens qui luttent encore pour obtenir le droit de vote et il faudrait voir à arrêter de tout critiquer, ça contribue à pourrir le climat.

Voui, aussi, sûrement.

N'empêche, en être arrivé au point où on vote surtout pour barrer la route à des malfaisants qui ambitionnent surtout de tirer les marrons du feu... On finirait par se demander si les gens censés nous représenter n'ont pas un tantisoit perdu notre temps et salopé leur travail.

Je retourne me triturer les sourcils.


jeudi 26 novembre 2015

???

Arthur Dreyfus, je ne le connais pas, mais il a droit à une pleine page dans Télérama pour « mettre en garde contre tout esprit de mortification ». Le titre de l'article est gras et éloquent : « Notre sentiment de culpabilité est sans fondement »

Arthur cite dans son article Ariane Mnouchkine qui, elle, voudrait qu'on en finisse avec « la haine de soi ».

Il semblerait donc que des gens autour d'Arthur accusent les victimes des tueries du 13 novembre à Paris d'être responsables de ce qui leur arrive. Il le dit comme il le pense, Arthur (et il en a le droit, notez bien, d'autant qu'en tant que «intellectuel et artiste aux multiples talents», il dispose de 2 colonnes dans un hebdomadaire pour le faire, ça s'appelle la liberté d'expression et ça permet à des gens qui ont des choses à dire de les dire) : «Je refuse de porter la responsabilité des balles tirées par Daech.»

Arthur explique pourquoi il pense qu'il ne faut pas se mortifier, ni se haïr, ni culpabiliser : «Nous sommes un pays où les homosexuels ne sont pas assassinés, peuvent se marier, où les femmes sont libres de faire ce qu'elles veulent, où on peut saisir la loi quand une injustice a lieu.»

Je suis bien d'accord avec Arthur, «rien ne justifie la mort d'innocents» et aucune des victimes des attentats ne méritait ce sort.

Selon Arthur, une partie de sa génération, nommée génération Bataclan par les journalistes, se flagellerait et se sentirait coupable d'être «née en France dans les années 1980-1990» et d'avoir sa «part de responsabilité dans cette violence qui [la] frappe».

Manuel Valls, lui, n'accorde aucune «excuse sociale ou culturelle aux terroristes». On sent que ça le retourne direct, cette sauvagerie.

Les terroristes s'en sont pris à nos valeurs humanistes et ne respectent pas la vie humaine. C'est inexcusable, tout le monde est bien d'accord là-dessus.

Sauf les terroristes. Parce que les terroristes, c'est pas vraiment leur genre et leur fonds de commerce, le respect de la vie humaine et des valeurs humanistes. Leur genre, c'est plutôt une bombe dans ta gueule et on discute éventuellement après mais de toutes façons j'ai raison et tu as tort.

Or Daech est un groupe terroriste. Qui comme tout groupe terroriste embrigade et recrute des gens, souvent des jeunes, qu'il envoie semer la mort et se faire trouer après leur avoir farci le crâne d'idéologie fumeuse pas raccord avec nos valeurs humanistes.

Parmi ces jeunes, se trouvent un certain nombre de jeunes Français. Qui sont peut-être nés dans les années 1980-1990. Font-ils partie de la génération Bataclan ?

Je ne veux pas trop donner dans la mortification, je vais laisser la parole à un autre lecteur de Télérama, dont la lettre a été titrée : «Qui finance ?» et qui pose deux questions que je trouve intéressantes et qui, bien sûr, n'ont pas pour but de fournir une excuse aux terroristes qui ont attaqué nos valeurs humanistes ni de s'auto-flageller : «Qui achète leur pétrole [celui de Daech] ? Qui leur vend des armes [à Daech] ?»




samedi 21 novembre 2015

Leur sang impur, nos sillons



Alors que l’élan est national et le consensus parfait – buvez du champagne en terrasse pour produire des flatulences moqueuses, tandis que nous préparons la riposte sanglante, si j’ai bien tout compris –, qu’est-ce qui fait que je reste froide ?

Pourquoi, nom d’un djihadiste, je ne ressens pas le besoin violent d’en découdre et de rejoindre le peuple uni et réuni au son des martiales alarmes ?

Je pense aux morts qui ont déjà pétri dans le sang et la boue et l’oubli aussi notre si belle histoire nationale, aux boucheries anciennes ou plus récentes, aux appels au dézingage tous azimuts des perfides de tous horizons, qui ont toujours porté sur les champs de bataille les mêmes pioupious ahuris.

Je me demande si le monde est subitement devenu si lisible, avec d’un côté des méchants parfaits et de l’autre des gentils non moins parfaits. Et je me demande à quel moment j’ai raté le coche. Ce serait tellement plus reposant d’adhérer à cette binarité réconfortante.

Les appels à la guerre et les déclarations  d’état d’urgence s’amoncellent, justifiés par des attaques dont on ne peut nier ce qu’elles ont d’ignoble.

Hier, on m’a demandé de haïr profondément un jeune homme à la barbe noire et de ressentir un intense soulagement à l’annonce de sa mort. Aujourd’hui, j’attends avec impatience qu’on m’annonce la mort d’un autre jeune homme.

Est-ce que ça va soigner la douleur et apaiser le deuil des familles des morts de Paris et d’ailleurs ?

La France serait-elle d’un seul coup devenue si belle et fraternelle et métissée et ouverte et généreuse que l’ignorance et la barbarie décident de l’en punir ? Ou est-ce de ses failles et de ses fractures que des fous font leur fonds de commerce d’armes, d’effroi et de douleur ?

lundi 26 octobre 2015

Journal des années noires - Jean Guéhenno -1943 (2)

« 1er juin
Préserver sa liberté dans un monde d'esclaves. C'est toute la politique de bien des gens et qui se croient par comble des sortes de héros. Mais ce n'est que la politique de Narcisse. [...] »

« 20 juillet
En vacances, après un mois d'accablante besogne. Correction de copies. Examens, travail à la chaîne. En quinze jours, j'ai interrogé quatre cent quatre-vingt dix candidats, qui me passaient sous le nez, à raison de cinq à l'heure, sans me laisser une minute de répit. J'étais harassé. Mais l'épreuve peut-être était salutaire, édifiante. J'ai rappris, si je l'avais oublié, ce que c'est que passer tout le temps de sa vie à la gagner, c'est la condition de bien des hommes et c'est affreux. [...] »

« 17 novembre
Étrange expérience, celle de ces jeunes étudiants qui, pour éviter de partir en Allemagne, vont travailler dans les mines où les embauchent et les cachent des patrons patriotes, mais je doute qu'elle leur apprenne tout ce qu'elle pourrait leur apprendre. Les préjugés acquis sont les plus forts. 

L'un d'eux que j'ai vu récemment (M...), normalien, égyptologue, est pour le moment chef de coupe dans une forêt au-dessus de Grenoble. Il a d'abord travaillé à la chaîne, pendant deux mois, à l'usine, à Grenoble même. Cinquante-quatre heures par semaine, d'un travail épuisant dans un bruit infernal. Il en était encore horrifié en me le racontant, mais il ne rapportait tout qu'à lui-même. 

D'avoir vécu parmi des hommes qui ne pensaient pas et qui n'auraient pu penser quand ils l'auraient voulu, tant leur travail les abrutissait, n'avait exalté en lui que le sentiment de sa supériorité. Au reste fier d'avoir tenu le coup. il ne sentait que du mépris pour ses compagnons de travail, dénonçant leur manque de conscience, leur grossièreté, les proclamait indignes de faire autre chose que ce qu'ils faisaient. 

Au bout de deux mois, le patron qui ne lui avait pas donné signe de vie depuis qu'il l'avait embauché, l'invita brusquement à dîner un soir et le promut chef de coupe. Il commande maintenant dans la forêt à une équipe de vingt bûcherons qui travaillent comme des bêtes, dit-il, et gagnent vite un argent qu'ils dépensent plus vite encore, se saoulant à crever, dès qu'ils ont fini leur tâche. 

Dans quelques semaines, il redescendra à l'usine, mais ce sera cette fois pour y tendre la chaîne, y organiser le système. Bedaud. Le patron peut compter sur lui, son intelligence et sa dureté.

Si la guerre lui en laissait le temps, il en ferait son associé et son gendre. Mon jeune intellectuel trouve tout cela seulement naturel. Il se croit né pour commander, en tout cas pas pour ces tâches serviles qui conviennent si exactement au contraire à ses compagnons de rencontre. 

Je l'interroge sur l'avenir; la règle communiste lui paraît inquiétante : que ferait-elle de lui ? De l'égyptologue qu'il veut être (car il faut lui accorder ceci qu'il reste fidèle à toutes ses passions de jeune normalien et de chercheur de vérité). Il prend la société comme un fait : il faut bien qu'il y ait tous ces forçats pour qu'il puisse y avoir un égyptologue. 

Le système ancien, tout empirique qu'il était, lui paraît somme toute assez bon, puisqu'il triait les intelligents et les imbéciles et ne s'est pas trompé dans son propre cas, l'a mis à part et l'a fait égyptologue. Je lui ai demandé s'il est tout à fait sûr que tous ces imbéciles et ces ivrognes parmi lesquels il vit pour le moment soient en effet nés imbéciles et ivrognes. [...] »

dimanche 25 octobre 2015

Journal des années noires - Jean Guéhenno - 1943 (1)

« 12 février.
Jamais la République n'a osé franchement enseigner la République. C'est de cela qu'elle est morte peut-être. La bourgeoisie n 'est devenue « républicaine » que pour continuer à contrôler les pouvoirs. Elle n'a jamais cessé de « résister », comme le faisait M. Guizot. Elle n'a cessé d'avoir peur de l'« égalité » et ne tenait pas à exalter dans les petites gens ce droit d'espérer qui était inscrit dans la loi elle-même. A l'inverse, elle n'a pas tenu non plus à leur rappeler que la loi républicaine doit être une dure loi; elle avait trop de souci de garder elle-même ses aises et de préserver sa propre mollesse.

Ainsi le sens de la liberté sous la loi s'est-il perdu. La morale civique, qu'on enseignait dans les écoles était quelque chose de facile et de niais, un conformisme sans élan et sans foi.

Si l'on parlait de Rousseau dans les lycées, c'était de son sentiment de la nature, du lac, de la pervenche. Peu ou point du Contrat social, du Discours sur l'Inégalité, de la Religion civile

Quant au socialisme, il est interdit d'en dire un mot. Saint-Simon, Fourier, Proudhon, Marx, Sorel, Jaurès, ne sont que des noms pour la plupart des Français. Leur conscience politique sur ce point est aussi mal informée que possible. Le socialisme a ses partisans et ses adversaires également fanatiques. Mais ce n'est qu'un mot, un mythe pour la plupart, au nom duquel, avant peu peut-être, ils s'entr'égorgeront sans trop comprendre, et leur ignorance même fera leur cruauté. C'est là ce que rapporte la peur. Un enseignement lucide et courageux les eût habitués à cette idée, leur en eût montré les divers aspects, en eût préparé la forme française. »

dimanche 18 octobre 2015

Retour vers le futur

« Communauté », c'est le mot à la mode, la nouvelle tartufferie. La peur du communisme a inventé ce calembour. Dans la réalité, sous prétexte de guerre à l'individualisme, il ne s'agit que de maintenir et de conserver la communauté, telle qu'elle est, chacun restant strictement à la place qu'il occupe, de riche ou de pauvre, de privilégié ou de souffre-douleur. 

Les pauvres seront bien ingrats s'ils ne comprennent que des privilégiés ont encore plus de mérite à user de leurs privilèges au seul service de la communauté qu'eux-mêmes à lui offrir leurs souffrances et s'ils ne sont séduits par cette émulation dans le sacrifice. 

On veut bien que la communauté subordonne les personnes, pourvu qu'elle ne subordonne pas les biens. Les privilégiés s'y retrouveront.

Jean Guéhenno, 
Journal des années noires, 
20 février 1942

mardi 29 septembre 2015

Une balade en moto

Un petit tour avec P'tit Luc, loin des sentiers balisés de la crétinerie ordinaire.

Le retour de la Grande Glose

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir grandi dans un milieu populaire, où l'on cultive une certaine méfiance envers tous ces gens qui glosent et causent, parce qu'on attend le moment - qui ne manquera pas d'arriver - où ils finissent par vous retourner un bon coup de bâton sur la gueule en vous disant que ça ne fait pas mal du tout, de toutes façons vous avez le cuir solide, arrêtez d'essayer de les apitoyer avec vos larmes de crocodile, mais en ce moment, je l'avoue, certains blablas sur le féminisme me fatiguent.

Surtout s'ils émanent de femmes qui ont largement répandu une image frelatée des femmes, de préférence l'archétype de la jeune bourgeoise gâtée et épanouie dans un travail créatif et intelligent. 

Leurs mères nous ont déjà bien concassé les nerfs dans les années 70, avec leur bonne conscience de femmes évoluées, nous avons maintenant droit aux filles, qui véhiculent ce même archétype, un peu renouvelé pour l'occasion, qui décourage toutes les femmes/filles qui n'appartiennent pas à la caste choyée et se morfondent parfois dans des vies un peu banales un peu médiocres un peu nazes, dans lesquelles elles n'ont pas accès aux opportunités que ces jeunes femmes considèrent comme basiques.

Que fatiguent tous les discours, d'où qu'ils viennent.

 

lundi 21 septembre 2015

La sociologie, ça sert à rien !

Paul Léautaud a passé sa vie à regretter d'être un rêveur inapte à tout autre chose qu'à tenir son Journal et à nourrir ses chats avec des croûtes.

Je pense souvent à lui lorsque je me reproche de n'être qu'une insatisfaite qui se pose trop de questions. Et puis un jour, dans un kiosque, je tombe sur ça et je me sens moins seule.

Je suis en train de le lire, c'est totalement accessible, alors si vous avez un peu de sous (9,50 euros, tout de même !) ou une bibliothèque pas trop loin de chez vous...

vendredi 18 septembre 2015

Mauvais esprit

Vous l'avez vue, la pub d'Erik Orsenna pour inciter les détenteurs de patrimoine à faire un legs à l'Unicef pour que les pauvres petits nenfants puissent aller à l'école ?

C'est le côté éducation qui permet de trouver un « bon travail » qui me hérisse un peu le poil, je dois dire.

Au passage, ces temps-ci, on oublie un peu que l'éducation  peut aussi apporter un tas de trucs qui ne servent à rien du tout, voire qui iraient un tantisoit à l'encontre de la volonté farouche de faire de nous de bons travailleurs bien dressés.

Mais c'est sans doute un détail.

Non, moi, ce qui me fait vraiment halluciner c'est ce que ce genre d'appel à la générosité propose en filigrane : on ne va rien changer du tout, il y aura encore des pauvres et des boulots dégueu et sous-payés, juste, toi qui as les moyens de t'acheter une bonne conscience, vas-y, fais péter le chèque.

En plus, je ne veux pas lui faire de peine, à ce grand tendre au regard si bleu, mais l'éducation, de nos jours, n'est même plus tout à fait une garantie que tu vas trouver un « bon travail ».

Bien sûr que je suis pour l'éducation de tous les enfants et contre l'exploitation de l'homme par l'homme, n'allez pas vous méprendre.

On pourrait même commencer par notre si beau pays, dans lequel les masses laborieuses bénéficient d'une éducation depuis quelque temps déjà, sans que, globalement, ça change grand-chose : c'est à peu près les mêmes qui se tapent les boulots de merde.

mercredi 9 septembre 2015

mardi 8 septembre 2015

Le saviez-vous ?

Dans un monde totalement gratuit et ouvert, on travaille bien sûr pour des clopinettes.

Enfin, du moins si l'on exerce une profession aussi peu monnayable que traducteur ou journaliste : la preuve.  

C'est la fête, c'est la fête ! 

Demain on rase gratis, et après-demain, on distribue les organes de nos enfants !

vendredi 28 août 2015

Spinoza et le retour de la croissance

Une vidéo sur le libre arbitre, le travail, le piège à cons, etc. 

Je suis en train de regarder toutes les vidéos de la série, ça me repose un peu de la bouillie ambiante.

mercredi 26 août 2015

Youpi, c'est la rentrée !

J'avais eu un peu de mal à décoller de mon lit, j'avais pris ma douche et presque réussi à me donner une allure présentable, je me préparais à éteindre la radio pour passer à la seconde partie de mon marathon matinal lorsque je fus stoppée net dans mon élan par ça.

Et plus particulièrement par ce qui se dit aux alentours de la quatrième minute.

J'ai éteint la radio, j'ai pris mon petit déjeuner et je suis partie travailler.

mardi 28 juillet 2015

Un peu de vert et de terre sous les ongles (3)

Rayon jardinage de la bibliothèque, section balcons et terrasses.

De façon assez surprenante, toutes les idées proposées, où le discret côtoie le bon goût façon Madame Figaro, coûtent trois SMIC et des lingots et aucune ne semble avoir été réalisée sur la terrasse banale d'un banal appartement.

Pourtant, pas mal de gens vivent dans des environnements banals, urbains, loin des quartiers et des images censément magnifiques qu'on nous colle constamment sous le nez tels des repoussoirs de nos propres vies.

Les balcons des appartements sur lequel donne le mien, par exemple, sont effectivement très loin des belles images en couleurs de ces livres ; certains servent à stocker les congélateurs, à faire sécher le linge (faire sécher le linge, non mais, quelle horreur !). Les plantes et les fleurs qui éclaboussent  les façades n'inspirent pas les photographes et aucun livre ne sera jamais écrit pour vous prier de vous inspirer de leur beauté pour repenser la conception de votre balcon. 

C'est assez foutraque, je reconnais, et certains jours, je trouve même ça bordélique et incohérent, attentatoire à l'esthétique, pour tout dire. Mais ça me ferait tout drôle si tout cela disparaissait sous les coups de boutoir de la brigade du bon goût distingué.


Un peu de vocabulaire

Tâcheron, onne n. 1. Petit entrepreneur, ouvrier qui travaille à la tâche. 2. Péjor. Personne qui exécute une tâche ingrate et sans éclat. (Le Petit Larousse illustré)

Je ne connaissais pas du tout ce statut très particulier, décrit dans un texte saisissant que je vous invite à lire. 

Ça se passe dans le milieu de la transformation de la viande, comme ça on reste dans l'actualité.

Fourbi 3

mardi 21 juillet 2015

Parce que c'est encore meilleur de donner son avis quand on ne vous a rien demandé

Je ne sais pas vous, mais moi, je trouverais pour le moins singulier que l'État (autant dire nous, qui payons nos impôts et votons gentiment quand on nous le demande) mette en place une subvention destinée à maintenir en place un système qui appauvrit ceux qui en sont les chevilles ouvrières, condamne de pauvres bêtes à l'enfer concentrationnaire et nous autres à bouffer de la merde. #Les éleveurs et la FNSEA


mercredi 8 juillet 2015

Comment ça, il est pas frais, mon poisson ?

Chopée au vol ce matin, en me brossant les dents, cette expression : « la compétition sociale. » Cela m'a laissée songeuse un moment. La question du jour, qui suscitait maints blablas autorisés,  était de savoir si les surdoués (c'est l'été, le sujet est à la mode comme les régimes pour enfiler le maillot dans lequel vous aurez l'air ridicule/ringard/d'un perdant si vous n'avez pas seize ans et la gracilité d'un porte-manteau) si les surdoués, donc, étaient heureux, entendez sortaient gagnants de cette fameuse compétition sociale.

Ordoncques, il existe une foire d'empoigne, dont il importe de sortir gagnant.

Jusqu'ici, je croyais bêtement qu'on vivait dans une société humaine avec des maximes drôlement merveilleuses pour lesquelles, même, on était réputés, nous autres, Français fiers de l'être, dans le monde entier, d'où les opprimées et les humiliés nous lançaient des regards pleins d'espoir. 

J'ai fini de me brosser les dents, ajusté mes cheveux autour de mon front perplexe et je suis partie accomplir mon labeur quotidien.

Au cours de mes pérégrinations citadines, je me suis retrouvée dans les toilettes de la bibliothèque (comme tout nomade, j'ai mes points d'eau et mes haltes).

Un panonceau recommandait aux usagers des lieux de ne pas se comporter comme des gorets, dans l'intérêt de tous, y compris, cela va de soi, des personnes dont le travail consiste à maintenir lesdits lieux dans un état correct.

Sous le panonceau, il y avait cette citation et je n'ai pas pu me retenir de la noter :

« ... Il est juste, en général, que les hommes aient des égards les uns pour les autres, non seulement dans les choses qui peuvent leur rendre la société plus utile mais aussi dans celles qui peuvent la leur rendre plus agréable. » Montesquieu, Pensées, 1787

vendredi 3 juillet 2015

Interlude again

Cette histoire de GPA, ça me turlupine vraiment. 

Je suis comme tout le monde (ou presque) pour un monde meilleur, tendance hippie, j'avoue.

Pourtant, l'idée que des humains paient une somme astronomique pour louer le ventre d'autres humains (ces derniers souvent réduits à la misère, c'est rarement dans les classes dirigeantes qu'on note le plus fort taux de volontaires au prêt d'utérus) me révulse profondément.

Surtout si les premiers (les loueurs de ventres, donc) nous la jouent fleufleurs et compassion intergalactique pour nous vendre leur salade.

Au cas où vous ne le sauriez pas, un avocat auprès de la Cour de cassation coûte 5 000 euros au bas mot. 

Nous nous trouvons donc confrontés à des gens qui n'hésitent pas à louer le corps d'un humain pauvre puis à prendre un bon avocat, tout ça avec un paquet de pognon à la clé.

Le droit fourmille de subtilités que des personnes souvent dénuées du moindre sens moral s'échinent à faire valoir pour défendre les pires saloperies et après tout le monde te sert la scie que tout accusé a droit à une défense, on n'est pas des barbares et tu n'avais qu'à te lancer dans le crime au lieu de t'en tenir au vol de Mobylette, espèce de crevard.

Bref, encore une fois, le pauvre con de base n'a qu'à fermer sa grande gueule, s'il ne veut pas se voir traité de Christine Boutin, la honte totale !

lundi 22 juin 2015

Interlude

Je rumine depuis que j'ai entendu ce matin une énième journaliste traiter de vilain jaloux un brave retraité qui expliquait qu'il avait du mal avec les politiques qui prônaient le serrage de ceinture pour les autres sans jamais se l'appliquer à eux-mêmes. Ce genre de comportement avait l'heur de l'éloigner de la classe politique et de l'urne le jour du vote.

La journaliste a pris un ton docte et pédagogique pour expliquer à ce pauvre homme qu'il n'avait rien compris, que c'était normal que les élites aient un statut enviable, que le peuple aurait tendance à trouver ça naze sinon.

Imaginons ensemble une scène de la vie de tous les jours : un gros méchant à grande gueule vous colle un bon coup de pied dans le derrière. Il insiste et persiste, le monde est une jungle et il entend bien en être le super prédateur.

Vous avez deux options : soit vous la fermez (gros costaud grande gueule, avouez que ça découragerait n'importe qui). Soit vous ne pouvez vous retenir et vous glapissez votre déconvenue et votre douleur, allant même jusqu'à demander haut et fort si par hasard, dans un monde civilisé, il n'y aurait pas moyen de faire quelque chose pour empêcher les grosses brutes d'abuser ainsi de leurs muscles.

Vous devriez tout de même y réfléchir à deux fois avant de manifester votre désaccord, ils sont assez nombreux ces jours-ci ceux qui taxent de jalousie (un nouveau concept, que l'on retrouve à toutes les sauces) les malappris qui ont l'outrecuidance de signifier leur refus de se laisser transformer en sous-citoyen dans un monde confisqué par les médiocres au service de leur petite rente.

jeudi 11 juin 2015

De bon matin

Je n'écoute plus France Inter le matin pour m'injecter ma dose de nouvelles du monde. 

Du coup, ce matin, dans ma salle de bains, j'ai carrément éteint la radio après avoir pesté un moment en entendant sur France Culture les péroraisons autour de l'information suivante : un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté en France.

Ça causait parentalité et rôle du père, présence ou non de l'enfant dans l'espace public (il paraît qu'en Suède, les yuppies déjeunent avec leurs bébés dans les restaurants, c'est quand même plus moderne), « pauvres gosses », GPA et autres sujets de société.

Il me semble qu'une mère seule avec un salaire décent ne se retrouvera pas sous le seuil de pauvreté, mais je peux me tromper.

Pourtant, pas un seul moment ces puissants exégètes n'ont évoqué le fait que la pauvreté n'est pas une maladie transmissible ou génétique, mais un phénomène social, qui ne résulte pas seulement de l'abandon des pères, mais aussi de basses, sordides et pas cool du tout questions matérielles, avec de gros morceaux de salaire dedans.

Un petit article avec plein de chiffres qui m'amène à me poser pas mal de questions, que personne ne se pose apparemment dans les milieux où l'on pense et où l'on cause.

PS : Vous avez remarqué qu'en France on voit de plus en plus souvent des majuscules au nom de mois et de jour, à l'anglaise ?

lundi 11 mai 2015

Rigolationnons un peu

Le web est parcouru d'une vague d'indignation, parce qu'un concours débile a été organisé par Biba et un de ses partenaires. 

En gros, il est proposé à des illustrateurs de concourir pour illustrer je ne sais plus quelle brillante opération de com'. 

Bien sûr, cela va de soi, le gagnant sera payé en bons d'achat et en publicité. 

C'est le proprio et l'épicier de cet heureux mortel qui vont être contents d'apprendre que nous vivons désormais dans un monde gratuit ou presque.

Si on veut les convaincre d'accepter d'être rétribués en bons d'achat et en bonne renommée, il va falloir mettre de bons communicants sur le coup !

Pas sûr qu'on les trouve chez Biba, tiens, en passant...

En effet, en parcourant les divers développements de l'affaire, je suis tombée là-dessus : 

« Non loin d’être un marchand de main-d’œuvre gratuite, nous souhaitons être un vrai tremplin pour les créateurs de demain. »

Ça figure dans la réponse de Biba (allez vite vous régaler avant que ça ne disparaisse de leur site). 

Dans mon français à moi, qui n'est pas loin tout de même d'être le français encore causé par la plupart, « non loin » est équivalent - ou pas loin - de « pas loin », ce qui donne ça :

« Pas loin d’être un marchand de main-d’œuvre gratuite, nous souhaitons être un vrai tremplin pour les créateurs de demain. »

Biba avoue donc publiquement être un marchand de main-d’œuvre gratuite.

C'est idiot de payer des gens aussi cher pour qu'ils communiquent aussi mal.

Le monde serait mal fait qu'on ne s'étonnerait qu'à moitié.




vendredi 8 mai 2015

maiskèskonferaitsanstélé ?

Regardés récemment :
  • La vie devant elles, sur France 3 (pour une fois que les chroniques françaises ne se passent pas dans une charmante maison familiale avec plein de lierre...)
  • Disparue, sur France 2 (les décorateurs devraient être pendus haut et court, mais on s'accroche tout de même)
  • Silicon Valley sur le câble (Palo Alto, ton univers impitoyaaaaableuh !)

lundi 23 mars 2015

Quelques photos

Sur l'aire d'autoroute

En ville

En ville

C'est le printemps !

dimanche 15 mars 2015

Un peu de lecture ?

Et maintenant, un texte que j'ai écrit il y a déjà quelques années et que je n'arrive pas à laisser dormir dans un tiroir.

Contient de gros morceaux de travail, je vous aurai prévenus...

mardi 3 mars 2015

Pshhhhhhhhhhhhhhh !

C'est le  bruit atroce que fait un pneu de vélo quand il explose. 

Et pourquoi donc explose-t-il ? 

Parce qu'il a croisé sur sa route de pneu un morceau de verre, accompagné de ses petits camarades pointus répandus sur la chaussée.

Par nos contrées (vous ai-je déjà indiqué qu'il s'agissait de contrées reculées, la province, plein de vieux, tout ça ?), par nos contrées, donc, sévit un cérémonial calamiteux  - et ruineux pour le porte-monnaie et les nerfs. 

Les noctambules - que je respecte profondément par ailleurs, étant moi-même assez portée sur la nyctalopie -, une fois leur soif assouvie fracassent leur bouteille sur le pavé de la chaussée ou des trottoirs, afin que nul n'ignore qu'ils sont passés par là et ont sacrifié à Bacchus.


Malheureux pochetron, ton geste ne te propulsera pas au sein de l'Olympe ! 

La cycliste au pneu déchiré, que ton inconséquence força à descendre de son fier vélocipède et à tristement regagner le royaume piéton, te dédie un beau chapelet d'injures variées et colorées.

C'est tout, vous pouvez fumer !

dimanche 1 février 2015

canapé + écran + petits mickés = grand Satan ?

1 - En Belgique, depuis le 1er janvier, il a été décidé de mettre fin aux allocations chômage illimitées.

Un petit film (26 min) qui donne la parole à des chômeurs belges concernés par cette mesure.

2 - Comme c'est dimanche, un autre film sur Pif Gadget la revue de BD des gens qui ont été enfants dans les années 70


3 -  Contrairement aux gens de ce documentaire, chez nous, en dehors de Pif Gadget (un gadget, 7 gamins, tractations et diplomatie, gnons et marrons), donc, et de l'Huma Dimanche, on avait droit à Fripounet (revue catho) + Le Journal de Mickey + Strange + Pifou poche + Picsou Magazine + Pomme d'Api + Blek le Roc + Zembla + des fanzines de SF + Métal Hurlant (il fallait tout de même chercher un peu pour ces deux derniers). Je me demande si cette diversité n'est pas responsable de bien des choses...