vendredi 11 décembre 2015

Voter, ça devrait être obligatoire !

C'est toujours compliqué quand on se retrouve face à ses contradictions.

Je ne sais pas vous mais moi, j'ai des problèmes avec cette histoire de vote.

Je viens juste de voir les frères Bogdavnov avec leur tête toute bizarre et Thierry Ardisson me recommander chaudement d'aller voter dimanche et comment dire ?

Comment dire ?

Je ne suis pas sûre que deux ravagés du teston et un cynique royaliste tous trois produits d'un monde télévisuel qui nous prend quand même un peu pour des truffes soient les meilleurs promoteurs du truc.

Ça fait une semaine que je ne sais pas ce que je pense.

Que j'oscille et me triture les sourcils en doutant.

J'aimerais avoir une idée bien arrêtée et m'y tenir, ne pas tergiverser et foncer dans le tas : moi je pense ça, et puis c'est tout et si tu ne penses pas comme moi, tu es un gros con, je te zappe et je continue ma route, éclairée de l'intérieur par mes convictions intimes et mes certitudes.

Sauf que pas du tout.

Et l'idée que dimanche prochain, le ralliement des mêmes sempiternels égos surtout attachés à maintenir un status quo intenable pour de plus en plus de monde va garantir que ça repart pour un tour jusqu'à ce que ça nous pète vraiment à la gueule me désole vraiment.

Il faut donc se résoudre à vivre entre deux attentats et deux poussées de moins en moins résistibles de l'extrême droite ? Installer un état d'alerte en continu ?

C'est à ce prix-là qu'on va sauver notre démocratie et notre belle République et tendre nos fronts purs vers un avenir radieux ?

Vous me direz, dans le monde, il y a des gens qui luttent encore pour obtenir le droit de vote et il faudrait voir à arrêter de tout critiquer, ça contribue à pourrir le climat.

Voui, aussi, sûrement.

N'empêche, en être arrivé au point où on vote surtout pour barrer la route à des malfaisants qui ambitionnent surtout de tirer les marrons du feu... On finirait par se demander si les gens censés nous représenter n'ont pas un tantisoit perdu notre temps et salopé leur travail.

Je retourne me triturer les sourcils.