vendredi 27 septembre 2013

Arbeit Macht Frei

Le travail rend libre

J'ai un mal fou 
à me retenir
de descendre défiler 
dans la rue 
pour demander 
à travailler 
pour 6 € 
de l'heure
le jour la nuit
tout le temps

lundi 9 septembre 2013

De la nécessité du discours corporate

Je suis tombée là-dessus, lors de ma pause de midi.

On pourrait croire que c'est caricatural, mais même pas.

On pourrait bien sûr se poser des questions sur l'utilité de ces discours de motivation soi-disant destinés à soulever l'enthousiasme des employés et à leur communiquer les valeurs de leur entreprise, la fameuse communication interne.

C'est vrai ça, si ta vraie valeur dans la vie, c'est de faire un max de pognon, pourquoi t'en cacher, pourquoi te chercher des alibis ? On est dans un monde qui valorise ce type de comportement, on aime les winners blindés qui portent des Rolex, alors, pourquoi dissimuler sous des discours oiseux que ton moteur et ton credo, c'est le pognon ?

Je subodore que le séminaire (non rémunéré, ça va de soi) en question s'adresse à de futurs mickeys et à de futures blanches-neiges en intérim et que leur salaire sera plutôt maigrelet (pour faire du pognon, il vaut mieux sous-payer le plus de monde possible, sinon on ne s'en sortirait pas, c'est logique).

Pourquoi en outre leur refourguer la bouillie corporate maison ? Pourquoi ça pose tant de problèmes de dire ce qui est ? Ça ruinerait quels sacro-saints principes de dire les choses comme elles sont : « Alors voilà, vous êtes les perdants, vous avez le grand tort de vous retrouver dans le troupeau toujours plus fourni qui alimente la main-d’œuvre corvéable à merci et interchangeable dont notre entreprise a besoin pour fonctionner à moindre coût (toujours dans l'optique de gagner un max de pognon). Et encore, vous avez la chance de pouvoir trimer comme des mongoliens dans un boulot imbécile pour un salaire de merde, parce que, ne l'oubliez pas, il n'y a pas de la place pour tout le monde. Il est de votre intérêt de ne pas mollir et de rester productifs et rentables au maximum. On ne vous donnera pas plus d'argent pour autant, mais ça vous évitera de tester vos capacités de survie en mode RSA. » 

Ouais...

Bon, en même temps, il faut reconnaître que présenté comme ça...

mercredi 4 septembre 2013

Shameless version US

Ce soir, sur Numéro 23, les 4 premiers épisodes de Shameless version US

Merci à Félicien et Clara de m'avoir fait découvrir cette série ! En plus, c'est en VM !

lundi 2 septembre 2013

Les traumatismes légers mais récurrents de la vie de tous les jours

Depuis le temps, je devrais bien sûr avoir adopté un look punk, je me raserais la tête et je n'aurais pas à m'infliger le traumatisme du coiffeur. Sauf que je n'ai jamais été d'aucune école ni d'aucun mouvement, jamais supporté les total looks ni les prêts à penser quels qu'ils soient. 
Surtout parce que je manque de concentration, il faut bien l'avouer. 

Et donc, régulièrement, quand mon système capillaire déborde et s'ensauvage, je me rends chez le coiffeur afin qu'il me redonne tête humaine. 

Avant, je ressemble assez à ça : 


Un mélange des deux, Cousin Itt pour les poils sur la tête et Lurch pour le côté hilarant et avenant.

J'ai des gènes comme tout le monde et les miens m'ont collé une tignasse abondante et impossible à mater. Je ne me plains pas, avant que ma personnalité hirsute et capillaire ne s'affirme totalement, j'ai longtemps été affligée du syndrome longs cheveux filasses et mous. Chacun sa +. 

Le passage obligé chez le coiffeur a longtemps représenté pour moi un moment douloureux. C'est plein de lumières, de glaces, d'onguents et de pommades, ça sent bizarre, les gens ont l'air de vivre dans un monde un peu parallèle. 

Je crois que j'ai tout testé, sans rire. Lors de cette longue quête, j'ai croisé :
  • le coiffeur menaçant qui évalue votre tignasse en faisant claquer ses ciseaux et qui esquisse une moue dubitative (j'aurais dû m'enfuir en courant, il m'a fait une coupe au bol)

  • la coiffeuse blonde hyper lookée, absolument persuadée que votre rêve secret est de lui ressembler et qui s'acharne à vous transformer en clone (la coiffeuse de mon ancien quartier, elle a repris le salon de son ancien patron, qui était charmant, j'ai continué à fréquenter le salon un moment, on est souvent victime de ses habitudes)

  • le pote coiffeur en fin de soirée. Tout le monde a vraiment beaucoup bu, lui compris. C'est le seul qui est armé de ciseaux. Le lendemain, vous vous précipitez chez un coiffeur proche de votre boulot pour réparer les dégâts. Il faut couper très très court

  • les salons très chers et un peu intimidants (j'avais fini par me dire que tant qu'à faire, mon écureuil sur la tête nécessitait des soins particuliers et donc chers) dans lesquels les employés ont une vie passionnante qu'elles commentent pendant que vous roulez des yeux de vache affolée au fond de votre fauteuil. Je suis ressortie avec une permanente et le portefeuille étique

  • la coiffeuse volubile et certainement formée à l'hypnose qui m'a conseillé un massage relaxant que je ne me suis pas senti la force de refuser. Ses doigts grouillants comme des vers ont palpé et repalpé mon cuir chevelu pendant d'interminables minutes. Un véritable supplice qu'on ne m'a jamais proposé à nouveau depuis, heureusement

  • la coiffeuse drapée dans une large blouse noire qui lit votre avenir dans vos pellicules en battant des ailes façon chauve-souris

  • la coiffeuse qui n'a pas révisé ses classiques depuis un certain temps et dont le salon arbore des posters de mannequins à cheveux bouffants style feuilleton américain des 80's. Elle passe une main dégoûtée dans vos cheveux avant de vous annoncer doctement que vous avez une base idéale pour faire des mèches. Comme elle est aussi visagiste, elle prétend revoir votre style de fond en comble. Elle a une coupe de merde et ses lunettes ne l'avantagent pas vraiment, alors vous prétendez que vous allez réfléchir à la question avant d'opter pour une coupe toute simple. Elle vous massacre en détaillant les nombreux soins que vous auriez intérêt à lui acheter pour venir à bout des multiples problèmes que pose votre scalp. Ça dure des heures, elle vous submerge de conseils dont vous retirez que globalement vous avez bien du courage de sortir de chez vous avec la tête que vous avez. Vous considérez comme une victoire de quitter son salon avec juste un shampooing antipelliculaire. Vos cheveux repoussent n'importe comment. Vous faites les cornes en direction de la vitrine (jamais nettoyée) de son salon chaque fois que vous passez devant. Vous vouez aux gémonies (car vous avez des lettres) la personne qui vous a recommandé cette adresse de merde
  • le coiffeur aimable, qui connaît son métier, cultivé et charmant (deux fois et deux fois ils sont partis, ces salopiots !)
Pour finir, je fréquente un salon de quartier aux tarifs abordables, dans lequel personne ne me demande de devenir quelqu'un d'autre, qui propose des livres de recettes pour faire patienter (si, si) et dans lequel une chatte flegmatique fait la loi.