mardi 26 mars 2013

Salaire net et monde de brutes

Un blog marrant qui décrit les joies des boulots alimentaires (les petits boulots ou tafs de merde).
 
Bon là, ils sont tous les deux jeunes et ce qui les a fait tenir, c'est la perspective de trouver enfin un travail dans leurs cordes, ce qui a fini par leur arriver...

C'est un peu moins marrant quand ça repart pour un tour parce qu'on a passé la date limite de consommation...C'est pour ça, tout ce qui permet d'en rire est bienvenu !

jeudi 21 mars 2013

Ça, c'est fait...

En ce moment, comme j'en ai assez de déprimer dans mon coin, je cherche des gens avec qui déprimer et râler en groupe, histoire de rêver que de nos grogneries communes naîtra la lumière (je crois que j'ai bien fait de ne pas faire poète).

Ordoncques, depuis quelque temps, un groupe nommé Roosevelt 2012 avait attiré mon attention. Ils proposent des trucs pour sortir du merdier ambiant, dont notamment le partage du travail (c'est pas con, ça permettrait à tout le monde d'être un peu chômeur, autant partager les bonnes choses).

J'ai donc rencontré les membres de ce mouvement citoyen ce soir et  je n'ai pas été très convaincue. 

Nous étions une douzaine. Deux militants PS dont une élue, des retraitées de l'Éducation nationale, un ingénieur, un chef de projet, un employé des douanes, etc. J'étais la seule précaire et rien que ça, je me sentais un peu bizarre. La moyenne d'âge tournait aux alentours des 50 ans, sauf un jeune ingénieur de 30 ans.

J'ai commencé par dire que j'avais travaillé dans un centre d'appels, ça a tout de suite installé une ambiance terrible. Les gens de gauche, ils aiment les précaires et les pauvres. De loin. 

J'ai vite demandé ce qu'ils comptaient faire en précisant bien que les partis politiques et leur fonctionnement, ça ne m'intéressait pas du tout. On m'a gentiment expliqué qu'il était question de lobbying et de pédagogie envers les élus (car, a-t-on pris la peine de m'expliquer, ce sont eux qui votent les lois). J'ai bien aimé le petit ton un peu condescendant avec lequel tout cela me fut exposé.

J'ai tout de même indiqué que je croyais moyennement à tout ça, vu que les partis politiques avaient démontré et amplement leur incurie et que surtout ils ne représentent plus du tout le peuple. Que je n'avais pas du tout envie de rejoindre un satellite d'un parti politique. J'ai bien senti que mes questions et mes réticences agaçaient mais j'avais pris la peine de me déplacer pour faire connaissance, j'étais fermement décidée à faire le tour de la question.

Après, comme la question des moyens (lobbying et pédagogie, donc) était épuisée, ils ont débattu des prochaines actions. Et la prochaine action, c'était de défiler avec une banderole pour le ler Mai (« Oui, mais est-ce qu'on a le droit et combien doit mesurer la banderole ? »). Je n'invente rien.

Une dame a proposé de creuser la question des banques coopératives et des SCOP. Le sujet n'a pas semblé enflammer les foules. Un des gars a balayé le sujet d'un large revers de la main, après avoir affirmé que l'ADIE est un organisme qui prête 100 ou 200 euros aux chômeurs et confondu la MNEF et La Nef. Rien de plus qui m'énerve que ces imposteurs qui ne savent rien mais le disent sur un ton tel que personne n'ose les reprendre.

Armé d'un Smartphone, il pontifiait. Il semblait avoir une connaissance intime de ce qui était important et brûlait de nous la communiquer. C'était une réunion informelle, alors quand il a commencé à me parler comme un petit chef pénible, je lui ai expliqué que j'avais un peu du mal avec ses façons depuis le début de la réunion.

Le côté leader auto-proclamé qui pérore et prend les rênes du débat en main, distribue la parole, interrompt la discussion et adopte un ton péremptoire, on doit déjà l'endurer dans le monde du travail. Hors contexte, aucune raison de le subir. Un autre type a tenté de m'expliquer que je me faisais des idées et je l'ai envoyé promener : « Tu penses ce que tu veux, et moi aussi, restons-en là. » Le leader charismatique de mes fesses se l'est tenu pour dit et a mis un bémol à son numéro de pénible autocrate. Cela fait un an que le groupe se réunit, si j'ai bien compris. Si ça fait un an qu'ils supportent ce chefaillon sans lui dire de la boucler, je n'ai vraiment rien à leur dire, voilà ce que j'ai pensé.

Bref : on était très contents de se quitter à la fin de la réunion. Comme j'aime rire, en partant je leur ai dit « À bientôt ! » alors que pas du tout. 

Je crois que je ne suis pas faite pour les regroupements de gens de gauche, enfin pas celui-là, parce qu'à vue de nez, ils sont articulés selon un modèle qui ne me convient pas du tout et ils n'aiment pas beaucoup le fluo non plus...

dimanche 17 mars 2013

C'est pas poli de regarder dans l'assiette du voisin !

En ce moment, il y a une espèce de polémique sur ce que gagnent certaines catégories de la population, artistes et footballeurs, par exemple.

A la base, ce genre de débat, je m'en fous un peu et surtout l'énormité des chiffres annoncés me sidère tellement qu'une partie de mon cerveau bloque, comme si les faits évoqués provenaient d'une planète très lointaine.

Sauf que l'autre jour, j'ai entendu un mini-échange à ce propos entre Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui et Alessandra Sublet sur France 5.

Jean-Pierre Bacri rappelait à juste titre la précarité vécue par les acteurs et Agnès Jaoui rabrouait la présentatrice  sur l'air de « Les présentateurs télé ont eux aussi des salaires pharamineux et personne ne leur en fait grief, alors hein, bon ! » 

Pour finir, Jean-Pierre Bacri demanda qu'on laisse les acteurs amasser de quoi assurer leurs vieux jours le temps de leur brève carrière.

C'est vrai ça, quoi, merde !

Bien entendu, personne ne réclame à C à vous de traiter les débats de fond, ce n'est pas le propos de cette émission, qui a plutôt pour vocation de détendre le chaland.

Mais tout de même : reprenons l'argument de la précarité et de la brièveté de la carrière et appliquons-le à tous les boulots précaires qui pullulent à l'heure actuelle.
 
Imaginez qu'au lieu du rituel 9,43 € de l'heure qu'on vous propose pour aller bosser dans des conditions que la pression du chômage rend de plus en plus difficiles et mortifères, on tienne compte de votre précarité, du fait qu'on va vous éjecter du monde du travail vers 45 ans, mais aussi de votre désir légitime de vous assurer un train de vie décent qui vous permette de vous soigner lorsque vous en avez besoin, de vous loger dans des conditions correctes voire agréables, de cotiser pour que vos vieux jours ne se résument pas à Canigou Ron-Ron et déprime sévère devant la télé à regarder Alessandra Sublet...

Imaginez donc que les salaires tiennent compte de tous ces paramètres : il est probable que tout le monde gagnerait correctement sa vie et on n'en serait pas à regarder dans l'assiette bien garnie du voisin en tordant le nez. 

Ça fait réfléchir, non ?

Restez calmes, c'est pas demain la veille : on va continuer à parier que la précarisation et la paupérisation d'une partie de la population (les feignants, les médiocres et les maillons faibles) est un gage de sécurité et de bien-être pour une autre partie de la population (qui bien entendu le mérite, au nom de son talent et de son travail).

Et surtout, demander à la première catégorie de trouver ça normal, voire le lui expliquer par tous les moyens.

mardi 12 mars 2013

Mots croisés, l’émission de Yves Calvi, lundi 11 mars à la télé.

M. Woerth reproche à Olivier Besancenot, qui ne défaille pas de ravissement devant la logique libérale, d’être un garçon haineux. Mme Parisot, pour sa part, s’indigne qu’il soit incapable, dévoré qu’il est par une idéologie néfaste, de comprendre les mécanismes de l’économie. M. Woerth et Mme Parisot sont bien entendu étrangers à toute idéologie et à toute haine. Ce sont des esprits cartésiens assaillis par une plèbe ignare et prompte à la détestation.

La populace, de quoi donc qu’elle se plaindrait ? Elle esquisse une caricature de révérence, malaxe son béret entre ses doigts gourds, remercie avec ses pauvres mots maladroits M. Woerth et Mme Parisot et les prie de continuer de l’arroser de leur gros amour compétent et qui réchauffe.

samedi 2 mars 2013

Pasta per tutti !

En Italie, ils ont voté pour un drôle de gars ni de gauche ni de droite, un populiste, un clown. Apparemment, il est très content de foutre le bordel dans un système politique qui le lui permet amplement.

Si j'étais une journaliste sérieuse, je ferais des recherches sur la légendaire instabilité politique de l'Italie, mais je ne suis pas journaliste, pas très sérieuse non plus. Vous ferez ça très bien sans moi.

Des gens sérieux, il y en a un bon paquet qui défilent à la radio en ce moment pour faire le point sur la politique de M. Monti et expliquer doctement qu'il n'a pas eu le temps de faire les réformes rigoureuses et nécessaires qu'il préconisait.

Ils auraient dû comprendre, les Italiens, qu'il fallait qu'ils en chient encore un peu. Ils avaient la chance d'avoir Monti pour guider la barque mais ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et ça les empêche de voir le bout du tunnel.

Les politiques de rigueur, qu'elles soient de gauche ou de droite, ne font pas tellement recette en Europe : les andouilles qui se les prennent dans les dents votent mal et idiot, bien que les journalistes se tuent à leur expliquer que le pays tout entier y trouverait son compte... 

Les pauvres, non seulement, ça ne comprend rien à l'économie, mais en plus ça vote...

A force de faire n'importe quoi avec la démocratie, des petits privilèges aux régimes spéciaux en passant par le cumul des mandats et autres façons plus ou moins gracieuses de prendre le bon peuple pour un gogo, on finit par trouver épatant que des lasagnes au cheval retirées de la vente pour tricherie sur la marchandise puissent être redistribuées aux nécessiteux.