lundi 29 avril 2013

Un gros article roboratif d'un économiste et j'ai presque tout compris !

Je viens de lire cet article, que j'ai trouvé super intéressant : http://mouvements.info/De-chacun-volontairement-selon-ses.html
 
C'est un économiste belge qui travaille depuis longtemps sur l'allocation universelle.
 
Vous le savez sans doute, une initiative citoyenne européenne est en route actuellement, qui propose de débattre du sujet au niveau européen. Pour ce faire, elle doit recueillir un million de signatures.
 
Plein d'infos (y compris de la part de gens peu recommandables...) circulent sur le Net à ce propos, il y a aussi, je pense, tout ce qu'il faut dans les bibliothèques si on veut creuser le sujet.
 
Pour ma part, je préfère ce genre d'initiative, aussi dingos puissent-elles paraître au premier abord, que les promesses de pauvreté et de semi-esclavage.
 
 

Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! (4)

- Je trouve tout de même étrange
ce départ impromptu pour la Chine,
mais je suppose que tu as tes raisons...
Je n'oublierai pas de saluer ma femme de ta part !

Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! (3)

Aaaaaaaaaaaaah ! Le voilà !
C'est engageant, non ?


 
   

Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! (2)

- J'ai entendu parler d'un tout petit pays européen
qui tient remarquablement le coup face à la crise
grâce à une politique audacieuse en matière d'emploi.
Attends, j'ai un flyer à te montrer...
Où est-ce que j'ai mis ce foutu papelard, moi ?...



















Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! (1)

- Tu me dis que tu es au chômage,
mais est-ce que tu cherches vraiment ?








- As-tu vraiment fait le tour des opportunités à l'étranger ?
Aujourd'hui, on ne peut plus se permettre
de ne pas être mobile,
il faut savoir s'adapter
aux nouvelles données économico-mondiales.
Tu as raison de sortir ton carnet de notes,
ce chili m'a donné une patate d'enfer
et je fourmille d'idées.


samedi 27 avril 2013

D'où qu'tu causes ?

Pascale Clark anime du lundi au jeudi une émission le matin sur France Inter. Elle est journaliste et spécialiste du posage de question qui interloquent.
 
L'autre matin, c'était à propos du livre qu'a écrit un ancien chroniqueur de Canal +. Le récit de sa participation à l'émission Le Grand Journal, l'émission conduite par Michel Denisot. Plutôt un livre à charge, apparemment.
 
Je précise que je n'ai pas lu ce livre.
 
Je précise également que je ne regarde pas l'émission dont il est question, il y a à la même heure d'autres choses qui m'intéressent beaucoup plus si je veux regarder la télévision.
 
Et puis on s'en fout.  Revenons à la question de Pascale Clark. L'autre matin, donc, cette question était la suivante : « Est-ce que ça méritait un livre ? »
 
C'est intéressant comme question, je trouve. On pourrait la poser pour des tas de choses. Un exemple, au passage : « Est-ce que nous méritons les journalistes que nous avons ? » « Est-ce que nous méritons la presse, la radio et la télévision que nous avons ? »
 
Est-ce que nous méritons ces journalistes qui se croient investis du pouvoir de décréter quel livre mérite ou non d'être écrit ?
 
Il y aurait donc, si on décortique ce qui se cache derrière cette question en apparence anodine (Pascale Clark a tendance à s'exprimer dans ma radio comme si elle était dans un dîner en ville et qu'il était important qu'elle fasse preuve face à ses commensaux bâtis plus ou moins sur le même modèle qu'elle de cette acuité d'esprit, de ce mordant qui signale l'individu connecté et averti à qui on ne la fait pas), il y aurait donc des livres qui ont le droit et d'autres non.
 
Il y aurait donc des gens qui ont la grande outrecuidance d'écrire un livre sans demander d'abord aux journalistes une autorisation, voire un bon de commande ? Des mal informés, des foutraques, des bêtas, qui ignoreraient qu'il leur faut la permission de Madame Clark ? Mais dans quel monde vivons-nous, je vous le demande un peu !
 

lundi 22 avril 2013

Tous à poil, d'accord, mais en musique !

Et sinon, vous avez entendu parler de l'ANI ?

En ce moment, je travaille comme employée de restauration, un titre ronflant pour dire que je balaie, je nettoie et fais la plonge dans une cantine d'entreprise. Les gens sont gentils, ça me change un peu des gros mongoliens que j'ai été obligée de me fader ces derniers temps. C'est très physique, ça détruit les mains (je mets des gants roses, mais au bout d'un moment, l'eau rentre quand même et les doigts marinent en milieu humide), ça casse le dos, mais je suis en bonne forme et bouger un peu ma carcasse me fait plutôt du bien après ces longs mois pendant lesquels j'ai été prisonnière d'une chaise et d'un casque dans un centre d'appels. Et puis ça ne dure que quatre heures par jour, c'est largement suffisant pour entretenir sa forme...
 
Je remplace une dame, que je ne connais pas, qui est intérimaire depuis un bon bout de temps, et qui ayant trouvé une autre mission de trois semaines, l'a acceptée.
 
Pour ma part, je fais 60 kilomètres aller-retour pour aller travailler 4 heures. Je suis payée au SMIC (9,43 € brut/heure, pour ceux qui auraient des lacunes sur les données économiques de base). Vous connaissez le prix de l'essence, faites un rapide calcul. Vous y êtes ? Hé oui, vous avez bien compté : je lâche le montant d'une heure de travail par jour pour aller travailler.

Plus fort : ce boulot, je ne le fais pas tous les jours, parce qu'on ne fait appel à moi que lorsque le nombre de couverts le justifie. Depuis que j'ai commencé, j'ai travaillé en moyenne 4 jours par semaine, parce que c'est la saison haute en ce moment dans la boîte qui a recours à mes services. Je ne sais pas comment fait la dame que je remplace, en tout cas, moi je ne peux pas me permettre de travailler dans ces conditions.
 
Je viens d'expliquer à mes collègues (fort gentils, je le répète) qu'en venant travailler selon cette formule, je m'appauvrissais et que donc, je n'allais pas m'installer dans cette situation. En effet, ils étaient contents de moi et envisageaient de me proposer (sans que ce soit vraiment dit) de remplacer la collègue qui leur avait fait défaut. À l'heure où tant de monde est au chômage, ça paraît hallucinant de dire qu'on refuse un poste, je sais.
 
La comptable qui m'a proposé aujourd'hui, pensant me rendre un signalé service, deux jours de boulot pour la semaine prochaine et à qui j'ai opposé un refus argumenté et ferme est, je crois, encore sous le choc.
 
Avec ma collègue, on a discuté un peu flexibilité et précarité, elle était d'accord que venir travailler pour s'appauvrir, ce n'était pas vraiment une bonne chose. D'un autre côté, elle semblait perplexe : les futurs emplois, ce seront de toutes façons des missions en intérim et des contrats précaires, et les travailleurs vont devoir être flexibles.
 
J'ai répondu que, flexible, je l'étais depuis déjà un bon moment. Elle a opiné du bonnet et m'a dit : « C'est sûr que les patrons, ils ne se rendent pas compte. Ils ne voient pas les situations que ça crée pour les gens » « Je ne crois pas, j'ai répondu, alors du coup, il faut bien que, les comptes, moi, je les fasse. »
 
La dame que je remplace va donc vraisemblablement conserver son emploi précaire et pouvoir continuer à faire preuve d'une flexibilité à toute épreuve.
 
Petite remarque en passant : sa défection a été assez mal vécue, ce qui signifie qu'il faut être précaire, flexible et en plus ne surtout jamais faire défaut, sinon, on te jette sans état d'âme et on propose ton boulot au premier qui fait l'affaire.
 
 
 

mardi 16 avril 2013

Les mauvais jours finiront... peut-être...

Les mauvais jours finiront... peut-être...

Encore des questions, toujours des questions...
Cette fois-ci sous forme de film, 52 minutes, ça prend du temps...
Pas beaucoup de réponses, mais il faut bien commencer par interroger notre train-train et nos routines...

dimanche 14 avril 2013

Pourquoi tant de haine ?

En couverture de Télérama, cette semaine, une photo d'Emmanuelle Devos avec cette accroche : « Les acteurs sont des boucs émissaires » Dans l'article, l'actrice s'étonne :
 
« C'est très bizarre tout de même, cette société qui s'attaque à des saltimbanques sous prétexte qu'ils sont riches, alors que les neuf dixièmes ont du mal à survivre... On est passé directement de la cour du Roi-Soleil aux Jacobins, à Robespierre, aux coupeurs de têtes. Bizarre que la société s'attaque à ces gens qui après tout ne font de mal à personne et qui la symbolisent. Car c'est bien ce que nous sommes : le reflet de tous ceux qui viennent nous voir. Le miroir de leurs doutes, leurs problèmes... Qu'il y ait deux ou trois stars qui se goinfrent, OK. Sauf que Dany Boon est ses Ch'tis ont rapporté des millions à Pathé. En plus, s'il se plante une ou deux fois, son salaire dément, il ne l'aura plus... Pourquoi faire des acteurs les boucs émissaires du mal-être général ? Je ne comprends pas... »
 
Je n'ai suivi que de très loin la polémique à laquelle elle fait allusion, la preuve, je ne savais pas que des têtes avaient roulé sur le billot et que nous étions en pleine révolution...
 
En ce qui concerne le fait que les acteurs soient des miroirs des gens, je ne vois pas en quoi ça devrait donner un statut particulier aux acteurs. Nous avons besoin les uns des autres pour vivre, et pour ma part, le boulanger chez lequel je vais acheter un pain bien cuit est tout aussi important que l'actrice qui reflète mes doutes et mes problèmes.

Il se trouve que dans l'industrie cinématographique, certains acteurs gagnent très bien leur vie, ça doit s'expliquer par des tas de raisons. Pour Emmanuelle Devos, il est normal que les saltimbanques précaires qui rapportent beaucoup d'argent touchent des salaires importants. Je suis totalement d'accord avec elle.
Malheureusement, cela ne semble concerner que quelques-uns des saltimbanques précaires et, par exemple, pas du tout le travailleur lambda. N'importe quel salarié rapporte de l'argent à la personne qui l'emploie (qui s'empresserait dans le cas contraire de lui prouver à quel point c'est pas facile tous les jours la vie de saltimbanque précaire), mais la plupart des salaires ne tiennent pas compte de cette donnée. Donc, certains acteurs et certains footballeurs et certains personnages publics touchent des sommes faramineuses pour faire ce qu'ils font, tandis que la plupart des gens ne touchent pas un salaire en rapport avec ce qu'ils sacrifient pour aller gagner leur vie.
 
Les acteurs font en outre partie de la machine médiatique qui nous cisaille le cervelet. Ils sont invités à nous raconter leur vie, à nous faire part de leurs angoisses, à nous faire partager leurs trucs et astuces, les dames vident leur sac et nous conseillent telle poudre libre et tel mascara, prennent fait et cause pour tel sac si pratique, tel parfum envoûtant. Les messieurs ne sont pas en reste et nous proposent parfums, pâtes, assurances, banques et jambons. 
Parlons enfin du mal-être général dont les acteurs seraient les boucs émissaires.
La société française est totalement éclatée, atomisée, ventilée aux quatre coins de la stratosphère. Une partie de plus en plus importante des membres de cette société est soumise à une insécurité grandissante, à des conditions de travail et de vie intenables.
 Alors, ils s'en prennent verbalement (après vérification, aucune tête n'a été brandie au bout d'une pique, ouf !, on respire !) aux plus exposés de ceux qui représentent le système qui les broie et les condamne à une vie de merde, à ceux qu'ils contemplent d'ordinaire bouche bée, lorsque, dans leurs beaux smokings et leurs belles robes, ils arpentent les tapis rouges, participent à des fêtes, honorent des galas de bienfaisance de leur Véritablement Indispensable Présence. Il y a aussi ceux qui annoncent avec tambours, trompettes, pertes et fracas qu'ils n'ont pas d'autre choix que l'exil parce que c'est trop injuste tout l'argent qu'on leur retire sur leurs cachets mirobolants.
 
En plus, les acteurs font des photos qui paraissent en couverture des journaux, sur lesquelles on les voit, avec des airs de tête à claque, se rouler dans des draps, arborant un fin sourire. Et après, ils ne comprennent pas.

Des mickeys qui rendent moins con

Comme j'ai de la chance, mes amies m'ont offert un bouquin excellent en cadeau : La survie de l'espèce. Je vous le conseille fort chaudement : c'est chié dessiné et en plus, ça explique certains mécanismes économiques que des fois il faut se lever tôt pour comprendre (à croire que c'est fait exprès, si si).

samedi 13 avril 2013

Un peu de lecture

Mais que m'arrive-t-il donc ? Au lieu de penser à mon avenir, je parcours la toile à la recherche de je ne sais pas trop quoi et je lis des livres.

Sur la toile, je suis tombé sur ce blog.

Et puis ce livre : Hommage à la Catalogne (plus ça va, plus Orwell me troue le cul, je le dis avec tout le respect dont je suis capable).

La première partie décrit les embuscades entre fascistes et républicains pendant la guerre civile espagnole. Il paraît que déjà, certains jeunes Espagnols ne savent pas qu'une telle guerre a eu lieu dans leur pays, le monde est une source perpétuelle d'étonnement.

Orwell faisait partie du POUM. Là, j'en suis à la partie lors de laquelle il décrit la difficile relation du parti communiste et du POUM, avec pour conclusion, tous ceux qui ont lu Le Poulpe le savent, la destruction du POUM.

Le système totalitaire décrit par Orwell dans 1984 relève autant du nazisme que du stalinisme (sans qu'Orwell ait jamais renoncé à ses convictions socialistes). J'insiste sur ce point car je viens de lire un bouquin qui s'appelle Bonjour Paresse, dans lequel il n'est question que du stalinisme, ça m'énerve quand on déforme comme ça la pensée d'un auteur. Un système totalitaire, c'est un système totalitaire, point barre.

Le nazisme est un système totalitaire basé sur une idéologie raciste et violente et qui affiche clairement son désir de supprimer une partie de l'humanité et de réduire une autre partie en esclavage.
Le stalinisme est un système totalitaire basé sur une idéologie qui prône la collectivisation des moyens de production et qui s'inspire d'idées généreuses, qui ne plaisent pas à tout le monde, d'autant que leur mise en œuvre a débouché sur des systèmes totalitaires en Chine, en URSS et à Cuba. La question que je me pose est la suivante : le système totalitaire est-il une conséquence inévitable des idéologies, aussi généreuses soient-elles à la base ? La question ne se pose pas à mon sens pour le nazisme, qui portait en germe le totalitarisme.

Si quelqu'un a des lectures à me conseiller sur ce sujet, je suis preneuse. 

Occupy Bordeaux

Promenade-manifestation dans les rues ensoleillées avec le collectif du 13 avril « Nous ne payerons pas leur dette ». Nous étions au moins 25 !
Les passants avaient le sourire, quelques-uns ne se retenaient pas d'exprimer la franche hilarité que leur inspirait le côté disparate de notre marche, sans mégaphone, sans slogans bien arrêtés et sans organisation, avec quelques jeunes punks munis de canettes de bière. Un drapeau de la CNT a flotté place de la Bourse et cela a découragé une dame de nous suivre. Elle ne voulait pas participer à une manifestation qu'un quelconque mouvement (et surtout pas les anarchistes) puisse s'approprier.

J'ai fait une sale blague et proposé de chanter L'Internationale pour le bénéfice des clients attablés à la table du Gabriel, pour lesquels nous devions représenter une distraction assez réjouissante. Une jeune femme sympa nous a expliqué qu'il ne fallait pas croire, mais les riches étaient aussi dans la contestation et ne voulaient pas payer les dettes des banques. Elle se comptait parmi les riches parce qu'elle gagne un salaire décent, ainsi que son compagnon. C'est fou, ça : maintenant, les prolos qui gagnent normalement leur vie se prennent pour des riches et font jouer la solidarité de classe !
On a marché dans le centre ville, parmi les shoppeurs du samedi après-midi, qui nous croisaient sans trop savoir au final pourquoi on défilait. Il y a eu des sourires un peu méprisants, des vrais sourires, une dame blonde, à première vue pas franchement concernée par la problématique de la dette publique et encore moins par celle de la dette tout court, a éclaté de rire : « Ils sont dix ! »
Le monsieur des RG chargé de s'assurer que nous ne nous livrions pas à des activités séditieuses de masse devait trouver ça moyennement marrant de devoir couvrir un rassemblement avec si peu de monde, c'est pas facile pour se fondre dans la foule.
Sur Facebook, le groupe comptait 486 participants. Les RG, la réalité virtuelle, ça commence à les gonfler sévère ! Ils sont obligés de sacrifier leur samedi et voilà le résultat !  

vendredi 5 avril 2013

La croissance du niveau du PIB

« Les travailleurs âgés sont loin d'être un parasitisme handicapant souligne Jean-Olivier Hairault, bien au contraire.
Démonstration : « plutôt que l'augmentation des prélèvements obligatoires, la première piste à privilégier est la croissance du niveau du PIB. Parce que la productivité horaire est déjà en France à un niveau très élevée, l'augmentation du taux d'emploi offre des marges beaucoup plus importantes. Parce qu'il n'est pas nécessairement efficace d'augmenter celui des plus jeunes qui doivent passer du temps à s'éduquer, repousser l'âge moyen de la retraite à 65 ans peut permettre d'élever fortement le PIB par habitant. »

Estimation : 5 années supplémentaires de travail pour 50 % de Français sur 40 années en moyenne actuellement représenteraient un formidable réservoir de croissance, de l'ampleur d'une réduction du taux de chômage de 10 à 5 %.
»
 


C'est tiré du webmag de Pôle Emploi. Certains raisonnements ont une telle puissance qu'ils tireraient les larmes, on en défaille de saisissement, on se frappe le front : « Mais comment n'y avait-on pas pensé plus tôt ? » Je reconnais, l'article date de 2012, mais ça fait rire quand même.

Estimation à vue de nez : Pinceau - échelle [(puissance du vent x âge du capitaine) - (prix du ballon de rouge au comptoir² + gros pétard)] + (formation en économie - formation intellectuelle de base) = jus de crâne puissance dix.

jeudi 4 avril 2013

Citoyens, achetez des bagnoles !

C'est fort grave : le marché de l'automobile est en berne.

Le Français, entre deux accès de calme, devrait acheter des voitures, histoire de relancer l'économie, au lieu de se demander comment ça se fait qu'un proche de Marine Le Pen trempe dans une histoire louche de compte suisse.

Comment ça, le Français n'a pas de sous ? Comment ça, le Français a un salaire de merde ? On a dit qu'on gardait son calme.

Citoyens, gardez votre sang-froid !

Chopé au vol ce soir, dans l'émission 28 minutes. Alain Duhamel, dans son costard gris bien comme il faut, avec des mines de Raminagrobis, à Elisabeth Quin qui lui demande si les citoyens n'auraient pas un rôle à jouer (il venait d'être longuement question de la déplorable affaire Cahuzac, bien sûr, et de son impact non moins déplorable sur le vote des Français, qui risquent de se tourner vers l'extrême droite ou l'abstention pour cause de ras-le-bol de se faire prendre pour des pigeons), Duhamel donc, lève les yeux au ciel, fait « Bof ! » avec sa bouche et trouve la solution : « Il faut que les Français gardent leur calme. » 

Le Français est cartésien, pragmatique et redoute l'hypertension : il va prendre ses cachets pour continuer à assister au numéro extrêmement bien rodé que lui sert la classe politique qui est censée le représenter : les mecs de gauche s'indignent quand c'est les mecs de droite qui se la donnent et les mecs de droite s'indignent quand c'est le tour des mecs de gauche de taper dans la caisse.

Tout ça sous le regard d'excités aux desseins louches qui guettent le moment où ils pourront enfin mettre tout le monde au pas de l'oie. 

On a trop peur que les fachos fassent un score honorable, alors on vote utile, on vote mou, on vote contre. On n'ose même pas voter blanc.

Du coup, les autres, qu'est-ce que tu veux qu'ils en aient à foutre du vote sanction ? Ils attendent juste que ce soit leur tour de récupérer les clés du coffre (parce qu'en plus, on leur laisse les clés !).

C'est vrai qu'on ne voit pas pourquoi on s'énerverait pour si peu.

Je regrette amèrement de m'être inscrite sur les listes électorales, parce que les vieux anars avaient raison : élection = piège à cons !




mardi 2 avril 2013

Retour au meilleur des mondes, Aldous Huxley

Un bouquin facile à lire (mais vaut mieux tout de même avoir lu Le Meilleur des Mondes et 1984). Huxley revient en 1958 sur Le Meilleur des Mondes, écrit en 1931, avec l'éclairage de 1984, écrit lui en 1949 (si la chronologie de ces dates ne vous dit rien, ne continuez pas votre lecture, vous perdriez sans doute votre temps).

Il y a comme un air d'actualité troublant. Je pourrais vous expliquer plein de trucs que ça m'évoque, mais allez-y voir vous-mêmes, c'est facile à lire. Je répète : c'est facile à lire et c'est en poche.

Quelques morceaux pour vous appâter :

« En politique, l'équivalent d'une théorie scientifique ou d'un système philosophique parfaitement achevé, c'est une dictature totalitaire.
En économie, l'équivalent d'une œuvre d'art harmonieusement composée, c'est l'usine fonctionnant sans à-coups dans laquelle les ouvriers sont parfaitement adaptés aux machines.
La volonté à ordre peut faire des tyrans de ceux qui aspirent simplement à déblayer le gâchis.
La beauté du rangement sert de justification au despotisme. »

Bon, la prochaine fois, je lis un Picsou, pour me détendre.