dimanche 21 août 2011

Pauvre poulet !

L'autre soir, je suis tombée sur un reportage un peu flippant. 

Thierry Marx, chef français omniprésent à la télévision, visitait une ferme de poulets en Israël. 

Le propriétaire de la ferme a mis au point par croisement une race de poulets sans plumes et bien plus gros que les poulets ordinaires, ces clochards rachitiques qui nous font perdre un temps fou avec leurs plumes, sans compter que ça leur tient chaud.

Les pauvres bestioles hypertrophiées faisaient un peu pitié, avec leur peau nue et leurs yeux hébétés.

Pour parfaire l'expérience, le chef  cuisina ensuite les deux sortes de poulet et ses convives déclarèrent avec un bel enthousiasme que le poulet sans plume était bien meilleur.

Marx évoqua le cas de la carotte, qui apparemment doit sa belle couleur appétissante à une sévère sélection, pour justifier la transformation utilitariste du poulet en un monstre légèrement obscène.

Je suis sceptique : est-ce une blague de premier avril ? 

Parce que si ce n'est pas le cas, je le dis tout net, je ne mange plus de poulet, je ne veux pas encourager ce genre de délire.

samedi 20 août 2011

Se balader sur la blogosphère...

Le premier blog que j'ai consulté, c'est celui de Virginie Despentes. 

Ça reflétait une vie un peu désincarnée, entre soirées branchées dans des boîtes crépusculaires (avec des gens aussi improbables que Million Dollar Baby) et autres machins. 

Je l'ai suivi jusqu'à la fin, je découvrais le fait de pouvoir lire un texte écrit par un autre utilisateur d'Internet, chez lui, pas animé a priori par autre chose que la nécessité vitale de communiquer. 

Je veux dire, à part ceux qui touchent du pognon parce qu'ils sont sponsorisés par une marque ou qu'ils font partie du buzz médiatique, tout le monde est ici pour balancer son truc, lire un truc balancé là et puis c'est tout, non ?

Je parcours un certain nombre de blogs (y compris les plus connus parmi les blogs de filles*, je suis une merde, je suis vendue au capital, bouh !), tous les jours, ou au moins chaque jour que je me colle devant mon ordinateur (je suis très disponible actuellement du fait d'une lacune d'occupation rémunérée, j'ai fait des études de lettres et je suis légèrement handicapée socialement, j'ai donc une attirance naturelle vers cet outil), et je dois dire que plus ça va et plus je consulte vite fait mes mails des fois que je reçoive autre chose qu'un mail de Pôle Emploi, de Vacances Moins Cher (j'ai commandé des billets de train sur Internet pour me rendre à un entretien de boulot et maintenant, ils me prennent pour une bourge qui part en week-end sur une impulsion de dernière minute...) ou de PriceMinister (j'ai vendu un ou deux bouquins sur Internet lorsque je croyais que j'allais me reconvertir en bouquiniste), qu'autre chose donc que ces mails de pub ou de propositions d'emplois toutes payées 9 euros de l'heure (non, non, rien à voir avec la théorie du complot ou le point Godwin, juste un chiffre bien dessiné : 9.), qu'autre chose arrive un jour dans ma boîte électronique. 

Je consulte mes mails, je fais un tour rapide sur les blogs que je consulte (y compris ceux dont la lecture me rend légèrement honteuse, Diglee et consorts, tellement dans la hype mouve de la tendance, tu les lis et tu restes coite, tellement c'est crétinou-gentillet-TF1-mainstream et beauf sous des apparences branchées) et puis je joue à la dame de pique. 

Un paquet de blogs, c'est juste une crétine blindée de thunes qui est toute contente de montrer comment sa vie c'est trop la classe, qu'elle fait une école de dessin ou de photo et comment elle est trop talentueuse (certaines le sont pour de vrai) et comment c'est trop trop bien. Dans un de ces blogs, une jeune fille explique qu'elle a fait une école de photo mais que bien évidemment, il faut avoir plein de sous pour la faire. Une autre qu'elle a fait une école de dessin mais, pareil, fort chère. 

Je ne remets pas en doute une seconde leurs talents, c'est juste leur tranquille acceptation d'un état de fait qui ne les attriste pas plus que ça : si ton enfant ne pense qu'à dessiner, faire de la photo ou écrire, t'as intérêt à avoir un max de pognon pour pouvoir le recycler dans l'industrie de la mode ou de la pub.

Sinon, il pourra utiliser l'écriture ou la peinture comme exutoire.

* blof.

Putain 100 messages !

un petit anniversaire dont je souffle les bougies un peu entre moi et moi...

Encore la bouffe, putain, on va finir par croire que j'aime manger !

Cette semaine, testé :
cake farine de châtaignes + pommes + noix (j'avais envie de goûts d'automne, c'est bizarre !) + tian tomates + courgettes (+ ail + thym de la terrasse) = on retourne au marché ce samedi, on s'est trop éclatés !!!!

Panier du marché et bonnes régalades de la semaine

Ce matin, au marché à la fraîche, voilà ce qu'on a chopé :
des sardines
1 douzaine d'huîtres
des crevettes
des moules
des tomates bien grosses et bien rouges
des courgettes
2 melons
des pommes délicieuses et toutes petites (on s'en est déjà régalés toute la semaine dernière)
des oignons rouges (délicieux en tian et bien goûteux)
1/2 lapin (que je vais cuisiner avec une marinade d'huile et d'herbes...)
un truc que je ne connaissais pas chez le tripier

et nous voilà bien contents de nous demander en douce ce qu'on va bien pouvoir cuisiner toute la semaine prochaine avec tout ça*...

* Moins les crevettes + les huîtres + les sardines (marinade jus de citron + poivre du Sechuan + une pincée de coriandre fraîche éclatée aux ciseaux par-dessus, pas dégueu), qu'on vient de sacrifier joyeusement à notre apéritif du samedi de la canicule ! Enjoy !

samedi 13 août 2011

Exutoire, exutoire, est-ce que j'ai une tête d'exutoire ?

Dans une note sur Le Postier de Bukowski sur Internet, lu que Chinanski utilise l'écriture comme exutoire.

Encore un cliché abruti qui tourne en boucle et qui m'agace : les pauvres utilisent l'écriture comme exutoire, la littérature étant réservée aux riches qui savent. 

Déjà qu'on est inondé des affres et malheurs et difficultés existentielles des malheureux Beigbeder et consorts, si en plus quand un prolo prend la plume on le traite d'exutoire !

What did you expect ?

« What did you expect ? »
Uma Thurman, maquillée comme une idole païenne, pose la question au pauvre gars désarmé en face d’elle et on ricane in petto. Mais oui, pauvre imbécile, what did you expect ? Tu croyais vraiment qu’Uma Thurman te proposait, à toi, pauvre minus anonyme, de faire des choses ? Crétin !
« What did you expect ? »
La phrase tourne en boucle dans ma tronche et les yeux violemment peinturlurés d’Uma Thurman me jettent un regard froid et moqueur. Je dois être un tantisoit fragile en ce moment, parce que tout se fout un peu de ma gueule alentour. 
Je trimballe ma petite parano tranquille jour après jour, le visage à peu près lisse. Je ne hurle pas, je ne vitupère pas comme ces gens totalement à côté de leurs pompes qu’on croise parfois. On ne sait pas à qui s’adresse leur colère qui déborde en vrac et on a peur qu’elle ne nous tombe dessus.
Non, je suis calme, je fais avec, j’ai l’habitude, mais il n’empêche, on se fout de ma gueule. 
Un exemple ? Ce matin, je me suis réveillée en entendant à la radio, sur France Inter, une dame me donner des conseils pour placer mon argent. 

Mon argent. Ça évoque des pratiques saines d’économie domestique et de prudence. Encore un peu ensuquée, j’ai dérivé là-dessus : mon argent fructifie, mon argent est placé, mon argent rapporte, mon argent est bien élevé. 

La dame de la radio a ensuite enchaîné sur les placements pour la retraite. Mon argent pour ma retraite. Un samedi matin. C’était un peu trop et j’ai éteint la radio.  
Il se peut que vous fassiez partie des gens pour qui le concept « mon argent pour ma retraite » coule de source. Forcément, vous ne comprenez pas pourquoi la dame se foutait de ma gueule un samedi matin. 
Il n’y a pas très longtemps, j’ai eu au téléphone des retraités que je croyais n’exister que dans les feuilletons sympathiques à la télé, où les familles sont toujours nanties d’une maison de famille avec jolie dégringolade de lierre sur la façade. Des retraités bien élevés pour la plupart qui abonnent leurs petits-enfants à une revue parce que lire, c’est bien. 

Comme j’étais rétribuée fort chichement mais que je pouvais espérer toucher un peu plus de sous (mon argent ma retraite) en vendant plein d’abonnements, j’ai beaucoup discuté avec ces gens qui adorent parler de leurs petits-enfants et de leur avenir (leurs petits-enfants ont un avenir).

C’était parfois un peu compliqué de les joindre, ces retraités, entre leur maison de campagne et leur résidence principale.

Une dame m’a expliqué que ses petits-enfants étaient privilégiés, qu’ils avaient la chance de vivre dans un environnement privilégié. Le mot «privilégié » lui faisait plaisir, ça s’entendait. J’ai abondé dans son sens, l’ai bien caressée dans le sens du poil de sa vanité. Elle a accepté de prendre un abonnement supplémentaire pour ses petits-enfants. En me donnant ses coordonnées, elle a précisé qu’elle était chercheuse en mathématiques.

Moi, je m’appelais Stéphanie Chevalier. Chevalier, c’est le nom que tous les téléconseillers emploient pour vous faire croire qu’ils sont bien blancs et bien français et ne pas vous effrayer. Je vous appelais chez vous, parce que votre fiche s’affichait sur l’écran de l’ordinateur devant lequel j’étais vissée de 10 heures à 14 heures et de 16 heures à 20 heures pour vous vendre un abonnement, voire plusieurs. Vous aviez les moyens et je n’allais pas vous empêcher de gâter vos petits-enfants.

Souvent, je me faisais raccrocher au nez sauvagement. Les retraités n’aiment pas qu’on les dérange chez eux et ils se laissent parfois aller à des écarts de langage quand ils sont harcelés par des téléconseillers.

Un retraité goguenard m’a demandé si j’appelais de Tunisie ou du Maroc. J’ai ri même si j’avais en sourdine l’impression qu’on se foutait de ma gueule.
« What did you expect ? »

vendredi 12 août 2011

Mais ?

Existe-t-il un partenariat Le Figaro-France Inter ?

En ce moment, sur France Inter, dès qu'il s'agit d’interviewer un journaliste (si si, ça se fait), la plupart du temps, il s'agit d'un journaliste du Figaro

Ce journal étant tout de même un journal d'opinion qui ne s'en cache pas, j'avoue que ça me chiffonne un peu.







mercredi 10 août 2011

« Votez ! » qu'on vous dit

En revenant l'autre jour d'une petite balade cycliste, nous fûmes alpagués par un monsieur qui nous enjoignit d'aller voter pour choisir notre candidat socialiste. 

Je ne perds pas de temps avec les militants convaincus, en général, ça m'épuise, ils disposent de mitraillettes à mots. 

Je suis donc restée en retrait, laissant mon mari se charger du bla bla. J'ai tout de même failli m'en mêler lorsqu'un jeune a glissé dans le feu de la discussion : « Raison de plus pour aller voter ! »

Ta perplexité et tes doutes, le jeune-homme-qui-sait sait ce que tu dois en faire. J'ai toisé le freluquet, bien nourri et bien éduqué, et j'ai préféré passer mon tour. Parce que des comme ça, il y en a à tous les coins de rue qui t'expliquent comment ils ont tout compris et toi pas, comment ils savent et toi pas et plus ils sont jeunes, plus ils sont péremptoires.

Si tu savais, jeune homme bien sous tous rapports épargné par les dures réalités de la vie, comme j'aimerais savoir ce qu'il convient de faire, et comme ça rendrait ma vie plus simple !