jeudi 29 août 2013

Tempus fugit, etc.

Un indice certain que l'on vieillit, si même on n'est pas déjà vieux : on reçoit dans sa boîte aux lettres, à son nom personnel, un extrait de la revue Que Choisir, 24 pages destinées à nous donner envie de dépenser des sous pour rentrer dans notre nouvelle famille, pleine de gens raisonnables et sensés : les consommateurs avertis et malins.

On a désormais sa place dans les fichiers de vieux consommateurs à qui on ne la fait pas, qui ne craqueront plus pour des produits poudre aux yeux ou des conneries futiles et inutiles. 

On est plein de la grande expérience de l'âge et de la résistance quotidienne à ses pulsions consommatrices : on achète solide, fiable, sûr, un peu emmerdant mais durable. On est donc prêt à la lecture roborative de magazines qui comparent les performances des aspirateurs et se demandent si des fois utiliser du plastique ne serait pas nocif pour notre santé (plus on vieillit, plus on est regardant sur ce qui pourrait mettre en péril les abattis qu'on a réussi à préserver des excès de sa jeunesse). 

Ah ! Manger des endives bouillies à l'eau filtrée, en feuilletant, les sourcils sagaces et l’œil affûté, 60 millions de consommateurs ou Que Choisir !
 

C'est tout, vous pouvez fumer, mais êtes-vous sûr(e) que c'est bien bon pour votre santé, ces vices que vous cultivez ?

mardi 27 août 2013

Carrefour de Buci

Pas mal marché, on cherche une terrasse pour prendre un verre et fumer une cigarette avant de repartir. Terrasse avec sièges jaunes et rouges, à l'ancienne, pas mal de place. On s'installe en déplaçant un peu tables et chaises, les tables pèsent un âne mort, c'est sympa l'ancien, quoiqu'assez peu transportable. Le serveur s'amène et esquisse un sourire à l'énoncé de la commande : un café (pour moi) et un coca (pour la gamine, qui ne boit que des sodas et des jus de fruits, vous étiez pareils à son âge, avouez).
 
Le serveur revient avec notre commande et la gamine pousse un cri d'horreur : 6 euros le coca. Le café plafonne à 2,80 euros. On comprend mieux le sourire fin du serveur. A ce prix-là, on va la savourer, notre pause. Et surtout surtout, bien enregistrer cette donnée essentielle : ne jamais plus au grand jamais retenter l'expérience. On avait oublié cette vérité essentielle : prendre un verre en terrasse à Paris relève d'un luxe inouï.
 
Un peu dégoûtées quand même, on s'apprête à savourer comme il se doit les breuvages olympiens et quasiment mythiques que le serveur a déposés devant nous. Mais le blaireau qui attendait un auditoire se déclenche.

Vous connaissez le phénomène : vous vous attablez quelque part et le blaireau de la table d'à côté, dont le but dans la vie est de prouver à la Terre entière qu'il est un astre parmi les astres, monte le son et vous fait partager sa vie passionnante. La personne qui l'accompagne est en général un accessoire plaisant dans le cirque qui se met en place.
 
Le monsieur, la cinquantaine, cheveux gris, écharpe grise et look germanopratin (un subtil mélange de lin et de matières nobles, donc) nous fait face. Sa copine, tailleur blanc et cheveux très soignés, nous tourne le dos. Impossible d'échapper au déluge sonore, accompagné des rires cristallins de la dame en tailleur blanc :
 
« Oh, tu sais, Alexandre, il se débrouille très bien. Il est en train de boucler sa licence à Penninghen (école d'art très payante et très cotée dans le monde du graphisme). On croit qu'il ne fait rien, mais il gère. Je lui ai prêté 800 euros parce qu'il voulait prendre des photos de ses copains sur des plaques de plexi. Il a déjà réussi à en tirer 1 500 euros. Ce n'est pas pour autant qu'il va me rembourser, mais bon, je suis son père, après tout... Tu vois qu'il s'en tire mieux que ce qu'on pouvait craindre... »
 
Comme on s'en fout un peu de la vie fastueuse du talentueux Alexandre et malgré notre plaisir de savoir que les étudiants ne connaissent pas tous la crise, mal remises du choc de l'addition faramineuse, nous quittons plus rapidement que prévu l'exorbitante terrasse, soulagées malgré tout : les écoles d'art françaises sont en pleine renaissance.
 
 

mercredi 14 août 2013

Monsieur le président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être, si vous avez le temps...

M. François Hollande
Président de la République
Palais de l’Élysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris



Monsieur le président de la République,

J’ai envoyé deux fois un courrier à Mme Marisol Touraine, notre ministre de la Santé, pour lui faire part de mon étonnement quant à la non-prise en charge des soins de parodontie par la Sécurité sociale, surtout s’il l’on considère le coût exorbitant de ces soins.

Ces courriers n’ont jamais reçu de réponse.

Je me doute que le contexte, la conjoncture et le chaos mondial  sont des sujets bien plus importants que ces petites incongruités du quotidien.

Je tiens tout de même à vous faire part de ma profonde consternation devant ce silence que d’aucuns pourraient interpréter comme le refus méprisant d’une élite grassement payée par nos impôts pour ne pas tenir compte des problèmes auxquels sont confrontés les habitants du pays qu’elle gouverne.

Je ne pense pas que mon courrier était de nature à changer la face du monde, mais il faisait état d’une incohérence dans le système de santé, lequel vous n’êtes pas sans le savoir, estime que les lunettes et les soins dentaires sont du luxe et sont donc remboursés, quand ils le sont, avec un lance-pierres. Quant à la parodontie, hé bien !, ce n’est même pas pris en charge, après tout, tant que vous avez des dents, qu’importent les gencives !

J’aurais vraiment apprécié une réponse, même sous la forme d’une lettre-type savamment lénifiante.

Il fut un temps où des personnes, dans les cabinets ministériels, étaient chargées de répondre n’importe quoi aux courriers des électeurs, ça ne mangeait pas de pain, tout le monde était content.

Ces temps ne sont plus, hélas ! alors que les chômeurs et précaires disposent de plein de temps, quand ils ne sont pas au fond de leur lit à broyer du noir, pour rédiger des courriers qui restent lettre morte.

Je vous souhaite une très bonne journée et vous prie d’agréer, Monsieur le président de la République, mes salutations.

Les petits trucs qui simplifient la vie






Picsou dévoile 
enfin les clés 
de son succès 
(clic!)

mardi 13 août 2013

Gratitude de la gratuité

Ce matin, je me lève, j'empoigne ma paire de lunettes, les bigleux me comprendront, c'est vraiment le premier truc qu'on fait dès qu'on émerge, sauf si c'est juste pour aller faire pipi, là on s'en fout, normalement on a repéré les lieux, on peut aller jusqu'aux toilettes même avec la tronche un peu en biais sans lunettes, mais sinon, dès qu'on aborde les choses sérieuses, on chausse les verres. 
Ce matin, donc, souffrance ! moments pénibles ! la branche de mes lunettes me reste dans les mains, putain merde bordel fait chier ! 
J'ai une paire spéciale lecture, mais comme je suis miro de près et de loin, c'est moyen pour la vie de tous les jours, mais bon, c'est mieux que rien. Je fais donc avec. Bien décidée à tomber chez mon opticien du coin dès que ça sera jouable, c'est-à-dire aux alentours de dix heures pétantes. Je glande un peu (ma mission d'intérim s'est terminée vendredi, les patrons m'ont même offert un cadeau ! UN CADEAU !), je prépare mes affaires et je m'en vas chausser mes lunettes de soleil pour protéger mes fragiles yeux bleus de l'intense soleil, et souffrance ! moments pénibles bis ! la branche me reste dans les mains. Pas moyen de retrouver la minuscule vis qui vient de ripper et se cache certainement dans un coin quelque part. Je renonce à chercher, j'ai le sens de mes limites et par exemple, la patience n'est pas mon fort, enfin ça dépend pour quoi. Je cherche un coupable, n'en trouve pas, m'apprête à faire tomber des têtes, n'en trouve pas. Je me démerde avec ce que j'ai sous la main, récupère une vieille paire de Ray Ban (cadeau d'un amoureux de dans le temps, vintage, lourdes, pas à ma vue, ça va donner, le trajet jusque chez l'opticien en mode taupe). Je décide d'y aller à pied, ça fera quand même des accidents de vélo en moins.
L'opticien est en vacances et c'est son droit. Alors, je tente le tout pour le tout, j'enfourche mon vélo et je me rends à 2 à l'heure chez un opticien que je ne connais pas du tout, hors de mon quartier. Là, un jeune homme charmant recolle ma monture de lunettes de vue, me donne une vis et revisse ma paire de lunettes de soleil. 
Et tout ça pour pas un fifrelin, hosanna au plus haut des cieux ! J'ai dit mille mercis aux jeune homme et retrouvé la vue, miracle miracle !
Comme je me sentais en veine, j'ai renfourché mon vélo, ivre de tous mes yeux revenus à la vue, et suis passée dans la boutique qui m'avait vendu une ceinture en cuir qui devrait me faire toute ma vie pour leur demander de rajouter un trou dans ladite ceinture et rebingo ! gratos ! 
Après, ça a dérapé sévère quand j'ai essayé de me tirer de chez le bouquiniste sans payer les bouquins que je venais de choisir dans les rayons.
Marrant, tiens, au passage : Tonino Benacquista était classé dans la littérature étrangère. J'ai pas moufté, mais je suis bien sûre tout de même que malgré son nom de rastaquouère, il est français, le Tonino.
Les embrouilles avec Pôle Emploi sont enfin terminées : je me demande si je ne vais pas jouer au Loto, moi !

mardi 6 août 2013

Peux pas m'en empêcher, faut que je critique...


M'enfin, quand même, 
c'est râlant, 
toutes ces jolies jeunes filles trébuchantes 
qui sont en train de se préparer 
des maladies de chevilles 
pour la plus grande fortune future 
des médecins de la cheville !

◄ Force est de constater qu'équanimité et blairitude ne font pas bon ménage ‼

Il a fallu que je sacrifie encore une fois ma pause déjeuner pour retourner voir mes amis de Pôle Emploi, parce que mon compte bancaire criait famine.
Épisodes précédents : postage à deux reprises de photocopie de feuille de paie, déposage du même document à un guichet et rien nada ballepeau bernique et silence glacial.
Je me pointe donc à nouveau dans les locaux de Pôle Emploi, un peu énervée, il faut le dire, on est le 5, j'aime rire mais il y a tout de même des limites. La jeune fille qui me reçoit dans un premier temps commence  par me dire que je n'ai sans doute pas déposé le document et je l'arrête tout de suite, j'aime rire mais il y a tout de même des limites.
Le connaud se pointe alors et m'aboie « Bonjour ! » à la face, façon de me faire remarquer mon incroyable impolitesse. Il sortait juste d'un bureau dans lequel il venait de mal parler à une dame, on le sentait remonté comme un coucou et bien décidé à bouffer du chômiste pour son déjeuner.
Comme ça fait un moment qu'il me court sur le haricot, que cette histoire de feuille de paie fantôme commence elle aussi à avoir des effets néfastes sur mon habituelle et légendaire équanimité, je lui rétorque un peu froidement que je ne crois pas qu'il va me donner des leçons de politesse. Il répond l'insolent qu'il a plein de choses à m'apprendre avec une bonne tête à claques. Comme il est prétentieux, qu'il brasse de l'air et fait l'important pour pas grand-chose, il ajoute qu'il faut renvoyer le document pour que mon dossier soit traité, tout cela assorti d'une grimace qui signifie clairement que s'il peut aggraver les choses, il le fera avec la plus grande malveillance.
« Vous n'allez pas saloper mon dossier parce que je vous ai indiqué que vous n'aviez pas à m'apprendre la politesse, j'espère ? », je fais, soupçonneuse (ascendant lémurien, certes, j'aime rire, certes, mais il y a tout de même des limites)
« Si vous réagissez comme ça à chaque fois qu'on vous dit bonjour... » Il a osé m'appeler « la petite dame » sur un ton goguenard la dernière fois que je suis venue, je tourne les talons dès que je le vois normalement tellement il se permet de parler aux personnes qui ont le malheur de fréquenter les locaux de Pôle Emploi d'une façon brutale, incorrecte, tout cela sans jamais faire son travail, qui est tout de même de renseigner les gens, il est donc très bien placé pour donner des leçons de politesse, ce malotru mal embouché.
« Premièrement, vous allez me donner votre nom, parce que là, ça commence à bien faire, vous n'avez pas à parler aux gens comme ça, c'est inadmissible ! » L'option appelez-moi le directeur, finalement, il faut oser de temps en temps, même si on se sent un peu merdeux depuis qu'une célèbre (?) série de comiqueries l'a galvaudée et ridiculisée.
Il fait un peu moins le faraud et me donne son nom de famille, que je note soigneusement et il continue à me chercher des noises. Je finis par quitter l'agence hors de moi en lui hurlant que je ne viens pas à Pôle Emploi pour me faire chier sur la gueule par un blaireau.
Je sais. Mais il m'avait vraiment énervée et la verdeur du propos n'entache en rien le fond de la chose : merde bordel fait chier ça fait deux papelards que j'envoie, un que je dépose, deux fois que je viens, tout ça pour nibe et en plus, l'autre mongolien me tartit savamment.
Je sors de là furibarde et en surrégime, pour m'apercevoir au bout de la rue que c'est bien joli tout ça mais que mon problème n'est pas réglé, il faut que je revienne sur mes pas et que je demande koikès.
Ma fausse sortie a déclenché Super Blaireau qui est allé consulter mon dossier et braille comme un damné que c'est parce qu'il y a une erreur dans ma déclaration que le dossier n'est pas traité. Il aurait fait son boulot plus tôt (la dernière fois que je suis venue, il y a une semaine, par exemple), j'aurais déjà mes sous et il se serait évité de se faire traiter de ce qu'il est, soit dit en passant. Une dame que j'ai déjà vue et qui est spécialiste de l'indemnisation lui enjoint de quitter les lieux et m'indique qu'elle prend le relais. Il essaie bien, le féroce sycophante, de relancer le débat, mais j'indique à la dame que je refuse de m'adresser à lui et elle temporise.
Finalement, elle a réglé l'affaire en deux coups de cuiller à pot : il suffisait de consulter le dossier, ce qui permettait de constater que ma feuille de paie y était bien enregistrée (du coup, n'est-ce pas, ça n'aurait pas fait avancer beaucoup les scmilblick de la renvoyer...) et que c'était parce que j'avais déclaré trop d'heures que la Machine refusait de fonctionner correctement...
Lorsque je suis sortie du bureau de la dame après l'avoir chaleureusement remerciée d'avoir enfin traité tout ça, un jeune type a soufflé d'un air excédé sur mon passage  et ça voulait sans doute dire : « Celle-là, elle tape des scandales et puis après elle prend plein de temps pour régler ses petites affaires pendant que je suis obligé d'attendre, elle pourrait pas faire comme tout le monde et dire oui à tout, ça irait plus vite, tout de même ? » mais j'ai fait comme si je n'avais rien entendu, j'avais eu mon compte et la dame venait de m'assurer en me le montrant sur son écran que des sous n'allaient pas tarder à trébucher et sonner dans mon escarcelle, et ça suffisait à mon bonheur dans l'immédiat. Mais je vais quand même le dire, parce que ça soulage :
« Content pas content, c'est pareil, et je t'emmerde, Ducon ! »

On ne dira jamais assez les vertus de l'expression colorée, qui subit ces temps-ci les assauts concomitants du politiquement correct et du peigne-zizi.
Je crois que je vais écouter un peu de musique et puis lire des choses écrites sans gros mots et avec plein de coussins et des tas de gens que ne dérangent pas les petites atrocités mesquines de l'emmer...
de l'harassante vie de tous les jours, moi...
C'est tout. Vous pouvez fumer.

vendredi 2 août 2013

Internet mon amour

Yeaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! - La première fois que j'ai entendu parler d'Internet, c'était par un Belge, l'éditeur du journal féminin pour lequel je faisais la secrétaire, il y a de ça, de loooooooooooooongues années.

Il m'a rapidement expliqué le truc, on devait être en 1987, et ça paraissait de la science fiction, mais ça m'a tout de suite bien plu. 

J'étais limite autiste à l'époque et à l'idée de pouvoir communiquer par ordinateur avec des gens du monde entier, d'avoir accès à des milliers de données (on ne parlait pas encore comme ça à l'époque), de pouvoir consulter à mon gré des millions de livres dans toutes les bibliothèques, bref, le rêve d'Internet, j'ai bondi de joie.

Mes rapports avec l'ordinateur étaient à l'époque très sommaires, il faut savoir qu'on utilisait encore le DOS et j'avais la chance que mes employeurs aient investi dans un intégrateur graphique qui faisait apparaître dossiers et documents sous forme d'icônes sur une espèce de bureau (bien avant Windows et OS Mac).
J'avais envie de comprendre comment ça marchait tout ça, pas d'ordinateur chez moi, comme la plupart des gens, déjà eu l'occasion de tripoter un Minitel.

Comme mes collègues journalistes ne mettaient pas leurs pattes sur l'unique ordinateur (à l'époque, ils écrivaient encore à la main et je me souviens que l'une d'elles avait même un Mont Blanc fort chic, pouf ! pouf !), j'ai découvert ce nouvel univers toute seule, parfois aidée par le fameux éditeur, qui m'avait indiqué tous les manuels utilisateur dans lesquels je pouvais piocher.

On est vite devenus assez potes, mon ordinateur et moi. L'éditeur en question me foutait une paix royale, il avait compris que je préférais galérer toute seule dans mon coin pour trouver les fonctions dont j'avais besoin et que j'étais parfaitement capable de poser une question quand je n'y arrivais pas, le rêve pédagogique pour moi. Depuis, j'ai eu affaire à la PAO, au SGML, au POD,  j'ai tâté du Mac et du PC, vu exploser pas mal de bombes sur mon écran, acquis un ordinateur (PC) et pas mal tripoté de souris.

Tout ça pour dire que cet univers reste pour moi un espace ludik et que j'adore Internet.

J'espère que ça va durer : je suis en train de me renseigner à droite à gauche pour publier mon premier livre numérique, ras-le-bol d'écrire pour mes tiroirs, d'envoyer mes manuscrits à des éditeurs qui ne prennent pas la peine de répondre, me chourent les timbres qu'ils me demandent d'envoyer pour que je puisse récupérer mon manuscrit (!!), je me lance !


jeudi 1 août 2013

La belle vie

GRRRR ! - Pôle Emploi-La Poste, c'est pas la grosse connectivité : j'ai posté DEUX fois la photocopie de ma feuille de paie du mois dernier, et j'ai fini par recevoir un courrier énervé de Pôle Emploi comme quoi j'étais vraiment trop naze de pas leur envoyer la photocopie de ma feuille de paie et que ça allait les obliger à sévir au niveau de mon portefeuille. Je me suis donc déplacée un midi au bureau de Pôle Emploi et j'ai demandé d'un air las comment il fallait que je fasse pour leur faire parvenir ma feuille de paie (normalement, ils refusent qu'on les dépose dans leurs bureaux, vu que c'est une usine à gaz et que tout est centralisé ailleurs très très loin). Il y avait le connaud butor à rouflaquettes, normalement dès que je le vois je tourne les talons, mais là pas le choix, j'avais juste le temps de déposer mon papir et puis de manger avant de retourner travailler. Heureusement il y avait un de ses collègues, qui était moins bouché à l'émeri que lui, qui a bien voulu me faire une photocopie de ma photocopie avec la date du jour et un tampon pour justifier que j'avais bien déposé le justificatif, parce que le connaud, fidèle à ses convictions (je suis venu sur Terre pour emmerder les chômeurs et je remplis ma mission avec toute la connerie dont je dispose, et c'est pas peu dire), refusais de m'accuser réception de mon dépôt en mains propres (tu postes deux fois un papir, il n'arrive pas, tu finis par développer une défiance qui confine à la parano).

YUMMY ! - J'ai un boulot bien peinard en ce moment, ça me change et ça me repose : je suis concierge dans une société qui loue des bureaux et des espaces de stockage aux entreprises : je réceptionne le courrier le matin, je distribue le courrier dans les boîtes aux lettres (ça me prend bien 10 minutes), je réponds au téléphone (trois appels par jour, grand max), j'affranchis le courrier et je le dépose à La Poste le soir. J'ai aussi des réexpéditions à gérer deux fois par semaine. Je suis seule la plupart du temps. J'ai parfois l'impression d'être payée le SMIC pour bosser mon concours et écrire, ça ne va pas durer toute la vie, encore une grosse semaine, mais j'en profite à fond ! J'ai parfois l'impression d'être une étudiante, ça rajeunit drôlement et c'est moins flippant qu'une piqûre de Botox !
La préparation du concours m'amène à me documenter sur plein de sujets passionnants, du coup je bosse avec plaisir : le numérique et le livre et comment tout ça va bien finir par s'articuler et cohabiter, les nouveaux enjeux autour de l'information et du savoir, bref, un bon gros bonheur que je déguste et savoure. En plus, je me suis acheté pour pas cher une belle paire de sandales bien agréables pour marcher : la belle vie, quoi !