mardi 13 août 2013

Gratitude de la gratuité

Ce matin, je me lève, j'empoigne ma paire de lunettes, les bigleux me comprendront, c'est vraiment le premier truc qu'on fait dès qu'on émerge, sauf si c'est juste pour aller faire pipi, là on s'en fout, normalement on a repéré les lieux, on peut aller jusqu'aux toilettes même avec la tronche un peu en biais sans lunettes, mais sinon, dès qu'on aborde les choses sérieuses, on chausse les verres. 
Ce matin, donc, souffrance ! moments pénibles ! la branche de mes lunettes me reste dans les mains, putain merde bordel fait chier ! 
J'ai une paire spéciale lecture, mais comme je suis miro de près et de loin, c'est moyen pour la vie de tous les jours, mais bon, c'est mieux que rien. Je fais donc avec. Bien décidée à tomber chez mon opticien du coin dès que ça sera jouable, c'est-à-dire aux alentours de dix heures pétantes. Je glande un peu (ma mission d'intérim s'est terminée vendredi, les patrons m'ont même offert un cadeau ! UN CADEAU !), je prépare mes affaires et je m'en vas chausser mes lunettes de soleil pour protéger mes fragiles yeux bleus de l'intense soleil, et souffrance ! moments pénibles bis ! la branche me reste dans les mains. Pas moyen de retrouver la minuscule vis qui vient de ripper et se cache certainement dans un coin quelque part. Je renonce à chercher, j'ai le sens de mes limites et par exemple, la patience n'est pas mon fort, enfin ça dépend pour quoi. Je cherche un coupable, n'en trouve pas, m'apprête à faire tomber des têtes, n'en trouve pas. Je me démerde avec ce que j'ai sous la main, récupère une vieille paire de Ray Ban (cadeau d'un amoureux de dans le temps, vintage, lourdes, pas à ma vue, ça va donner, le trajet jusque chez l'opticien en mode taupe). Je décide d'y aller à pied, ça fera quand même des accidents de vélo en moins.
L'opticien est en vacances et c'est son droit. Alors, je tente le tout pour le tout, j'enfourche mon vélo et je me rends à 2 à l'heure chez un opticien que je ne connais pas du tout, hors de mon quartier. Là, un jeune homme charmant recolle ma monture de lunettes de vue, me donne une vis et revisse ma paire de lunettes de soleil. 
Et tout ça pour pas un fifrelin, hosanna au plus haut des cieux ! J'ai dit mille mercis aux jeune homme et retrouvé la vue, miracle miracle !
Comme je me sentais en veine, j'ai renfourché mon vélo, ivre de tous mes yeux revenus à la vue, et suis passée dans la boutique qui m'avait vendu une ceinture en cuir qui devrait me faire toute ma vie pour leur demander de rajouter un trou dans ladite ceinture et rebingo ! gratos ! 
Après, ça a dérapé sévère quand j'ai essayé de me tirer de chez le bouquiniste sans payer les bouquins que je venais de choisir dans les rayons.
Marrant, tiens, au passage : Tonino Benacquista était classé dans la littérature étrangère. J'ai pas moufté, mais je suis bien sûre tout de même que malgré son nom de rastaquouère, il est français, le Tonino.
Les embrouilles avec Pôle Emploi sont enfin terminées : je me demande si je ne vais pas jouer au Loto, moi !