mercredi 8 juillet 2015

Comment ça, il est pas frais, mon poisson ?

Chopée au vol ce matin, en me brossant les dents, cette expression : « la compétition sociale. » Cela m'a laissée songeuse un moment. La question du jour, qui suscitait maints blablas autorisés,  était de savoir si les surdoués (c'est l'été, le sujet est à la mode comme les régimes pour enfiler le maillot dans lequel vous aurez l'air ridicule/ringard/d'un perdant si vous n'avez pas seize ans et la gracilité d'un porte-manteau) si les surdoués, donc, étaient heureux, entendez sortaient gagnants de cette fameuse compétition sociale.

Ordoncques, il existe une foire d'empoigne, dont il importe de sortir gagnant.

Jusqu'ici, je croyais bêtement qu'on vivait dans une société humaine avec des maximes drôlement merveilleuses pour lesquelles, même, on était réputés, nous autres, Français fiers de l'être, dans le monde entier, d'où les opprimées et les humiliés nous lançaient des regards pleins d'espoir. 

J'ai fini de me brosser les dents, ajusté mes cheveux autour de mon front perplexe et je suis partie accomplir mon labeur quotidien.

Au cours de mes pérégrinations citadines, je me suis retrouvée dans les toilettes de la bibliothèque (comme tout nomade, j'ai mes points d'eau et mes haltes).

Un panonceau recommandait aux usagers des lieux de ne pas se comporter comme des gorets, dans l'intérêt de tous, y compris, cela va de soi, des personnes dont le travail consiste à maintenir lesdits lieux dans un état correct.

Sous le panonceau, il y avait cette citation et je n'ai pas pu me retenir de la noter :

« ... Il est juste, en général, que les hommes aient des égards les uns pour les autres, non seulement dans les choses qui peuvent leur rendre la société plus utile mais aussi dans celles qui peuvent la leur rendre plus agréable. » Montesquieu, Pensées, 1787