lundi 11 mai 2015

Rigolationnons un peu

Le web est parcouru d'une vague d'indignation, parce qu'un concours débile a été organisé par Biba et un de ses partenaires. 

En gros, il est proposé à des illustrateurs de concourir pour illustrer je ne sais plus quelle brillante opération de com'. 

Bien sûr, cela va de soi, le gagnant sera payé en bons d'achat et en publicité. 

C'est le proprio et l'épicier de cet heureux mortel qui vont être contents d'apprendre que nous vivons désormais dans un monde gratuit ou presque.

Si on veut les convaincre d'accepter d'être rétribués en bons d'achat et en bonne renommée, il va falloir mettre de bons communicants sur le coup !

Pas sûr qu'on les trouve chez Biba, tiens, en passant...

En effet, en parcourant les divers développements de l'affaire, je suis tombée là-dessus : 

« Non loin d’être un marchand de main-d’œuvre gratuite, nous souhaitons être un vrai tremplin pour les créateurs de demain. »

Ça figure dans la réponse de Biba (allez vite vous régaler avant que ça ne disparaisse de leur site). 

Dans mon français à moi, qui n'est pas loin tout de même d'être le français encore causé par la plupart, « non loin » est équivalent - ou pas loin - de « pas loin », ce qui donne ça :

« Pas loin d’être un marchand de main-d’œuvre gratuite, nous souhaitons être un vrai tremplin pour les créateurs de demain. »

Biba avoue donc publiquement être un marchand de main-d’œuvre gratuite.

C'est idiot de payer des gens aussi cher pour qu'ils communiquent aussi mal.

Le monde serait mal fait qu'on ne s'étonnerait qu'à moitié.