lundi 22 juin 2015

Interlude

Je rumine depuis que j'ai entendu ce matin une énième journaliste traiter de vilain jaloux un brave retraité qui expliquait qu'il avait du mal avec les politiques qui prônaient le serrage de ceinture pour les autres sans jamais se l'appliquer à eux-mêmes. Ce genre de comportement avait l'heur de l'éloigner de la classe politique et de l'urne le jour du vote.

La journaliste a pris un ton docte et pédagogique pour expliquer à ce pauvre homme qu'il n'avait rien compris, que c'était normal que les élites aient un statut enviable, que le peuple aurait tendance à trouver ça naze sinon.

Imaginons ensemble une scène de la vie de tous les jours : un gros méchant à grande gueule vous colle un bon coup de pied dans le derrière. Il insiste et persiste, le monde est une jungle et il entend bien en être le super prédateur.

Vous avez deux options : soit vous la fermez (gros costaud grande gueule, avouez que ça découragerait n'importe qui). Soit vous ne pouvez vous retenir et vous glapissez votre déconvenue et votre douleur, allant même jusqu'à demander haut et fort si par hasard, dans un monde civilisé, il n'y aurait pas moyen de faire quelque chose pour empêcher les grosses brutes d'abuser ainsi de leurs muscles.

Vous devriez tout de même y réfléchir à deux fois avant de manifester votre désaccord, ils sont assez nombreux ces jours-ci ceux qui taxent de jalousie (un nouveau concept, que l'on retrouve à toutes les sauces) les malappris qui ont l'outrecuidance de signifier leur refus de se laisser transformer en sous-citoyen dans un monde confisqué par les médiocres au service de leur petite rente.