lundi 14 février 2011

Ne pas réagir à chaud, qu'ils disaient...

Tu as reçu un courrier de Pôle Emploi t'indiquant qu'à l'issue de ton stage, il faudrait que tu te réinscrives dans les 5 jours suivant la fin de ta formation.

Ce matin, alerte et munie de chaussettes (ça rime et ça tient chaud), tu te rues sur ton clavier pour aller sur le site www indiqué dans le courrier. 

On ne sait jamais, si tu laisses passer la date fatidik, il pourrait t'arriver tout un tas de bricoles. 

Tu préfères anticiper aussi : des fois, les démarches, ça a l'air simple, mais si tu t'y prends au dernier moment, tu t'en mords les doigts, il faut toujours prévoir les impondérables et les ratés de la machine.

Tu te connectes au site en question. Ils ont passé le week-end à le maintenir, tu te dis que tu vas drôlement y gagner en clarté et en facilité de balade dans les différentes rubriques (le gars qui a conçu le site est un gros marrant, il aime perdre les gens en route et te faire cliquer sur mille machins avant de te dévoiler, alors que tu es au bord de l'apoplexie, la fameuse rubrique qui t'intéresse et que tu as oublié de noter comment tu avais fait la dernière fois pour y accéder).

Ah ! Contente ! Sur la première page, tu trouves direct la rubrique qui t'intéresse. Tu cliques et tu rentres des codes comme la machine te demande. Que se passe-t-il après ? Rien. 

Tu réitère, tu persistes, tu codes à tout va, les doigts agiles sur le clavier. Que se passe-t-il ? Nibe de nibe. 

Tu parcours le site, ouvre la FAQ (qui te recommande de faire exactement ce que tu viens de t'user les mirettes et les doigts à faire et refaire), télécharges un document bien présenté sur lequel une accorte jouvencelle rit de toutes ses dents du plaisir qu'elle a de se réinscrire tellement c'est trop facile. Tu es contente pour elle mais ça ne fait pas trop avancer tes affaires, vu que le document se contente de te redire ce que tu as déjà lu dans la FAQ. 

Tu changes de tactik. 

Tu téléphones au 3949. Tu es connecté à une Voix  pimpante et électronik qui te demande de lui causer. Tu  beugles « Inscription » (heureusement, tu es seule dans ta maison, sinon, tu pourrais passer pour une gogole). Après t'avoir bien baladé dans tous les tuyaux de sa petite maison, la Voix t'informe que tu peux raccrocher, qu'il faudra que tu rappelles à 9 heures, que le service est fermé. Tu aurais dû t'en douter, aussi. 

Paradoxalement, ce service qui te réclame des flexibilités démentes et des horaires de taré fonctionne selon des horaires super normaux, pauvre hère que tu es de l'avoir oublié et d'avoir raqué pour qu'une machine bien aimable te remette la mémoire à niveau.

Il te reste un peu plus d'une heure pour formaliser ta demande de façon intelligible et concise, tu vas t'entraîner et préparer ton laïus (comment expliquer que tu es allée sur le site, que ça marche pas , sachant que la personne au bout du fil est persuadée d'avoir affaire à quelqu'un qui ne sait pas utiliser un ordinateur et qu'elle t'embrouille du fait de sa propre incapacité informatik ?). 

La dernière fois, rien que pour que ton interlocutrice  accepte de tenter de comprendre ta question, la communication téléphonik avait duré 5 bonnes minutes. Et quand la dame au bout du fil avait enfin compris, après avoir tenté de t'aiguiller vers tout un tas de trucs dont tu n'avais strictement rien à secouer,  histoire de se débarrasser vite fait de toi, elle avait eu l'air de te reprocher des problèmes majeurs de communication.

Si l'approche téléphonik ne marche pas, il faudra te résoudre à te déplacer jusqu'à l'agence où un agent d'accueil mal luné sévit au guichet. Tu sais qu'il est plutôt du matin, alors tu te dis que tu iras plutôt en tout début d'après-midi, car tu ne souhaites pas servir de défouloir à ce pauvre type. 

Il peut être surmené, stressé, agressé, tu t'en fous, tu refuses de compatir : il touche un salaire et pas toi. 

C'est un incompétent mal élevé et on sent qu'il a bien compris la leçon : les chômeurs sont des losers et méritent ce qui leur arrive. Rien que d'aller dans cette agence, tu te sens devenir clocharde et les escarres te poussent.

Certains matins, la machine et les crétins qui la font prospérer te fatiguent.