samedi 12 février 2011

Fin de formation, retour sur le marché des esclaves (1)

Dans pas longtemps, je vais devoir retrouver (plutôt fissa si je ne veux pas faire pleurer mon bailleur de logement et mon épicier et déprimer mon frigo) du travail.

J'ai tout bien fait comme on m'a dit (dans les grandes lignes, disons), reconverti mes compétences sur un métier en tension (si), assisté à tous les cours, pris des notes.  Je bosse en ce moment sur mon dossier de fin de formation pour qu'on me délivre le diplôme de niveau V (niveau CAP) qui me permettra de réintégrer le front haut et les bras tout prêts à mouliner le marché de le travail.

Et comme d'hab', j'en entends des vertes et des pas mûres (mais qu'est-ce que vous avez, les gens, des fois ?).

Il y a d'abord les ceusses qui me promettent la malemort. 

Je commence à être habituée, à force une sorte de champ protecteur se construit doucement autour de ma carcasse, désinsensibilisant certaines parties de mes facultés auditives aux moments opportuns : tu commences à seriner des machins zarbs et je débranche mes noreilles. Tout le monde gagne du temps. Et le temps c'est de l'argent, comme dirait Onc'Picsou.

Ils m'assurent, d'un air pénétré, que si je ne veux pas me tuer à la tâche je ne trouverai pas de boulot car patati patata. Ils m'indiquent des orientations chiantes comme la mort que rien que de s'entendre causer, ils s'ennuient eux-mêmes. Sympa.

Il y a les ceusses qui doutent de mes choix, mais comme c'est ma vie, en définitive, je fais comme toujours, je les regarde de mes grands yeux vides et abrutis. Grâce à ça, j'ai failli atterrir en section spéciale pour enfants attardés dans mon enfance. C'est dire si je maîtrise.

Heureusement qu'il y a tout de même des ceusses que ça amuse, mes tribulations, autant que moi parfois, et qui me le font savoir, parce que sinon...
Je précise que je me suis déjà tapé un burn out (le truc que tu te crèves la paillasse, que tu te retrouves sur le flanc et qu'après ton employeur te dit que tu as soudoyé ton médecin pour qu'il te fasse un arrêt maladie de complaisance). 

Je précise aussi qu'il existe un cadre légal pour le travail, qui porte encore le doux nom de Code du travail, et qu'il est destiné entre autres à éviter certains excès nocifs pour la santé du travailleur.

Mes dernières expériences de la justice sociale (pouf ! pouf !) n'ont pas été très probantes, je reconnais, mais c'est pas parce que les juges et les élus des salariés ne font pas respecter la loi qu'il faut les encourager. Je dirais même : au contraire.

Donc, voici le programme : j'ai l'intention de trouver un boulot correctement payé avec des horaires qui n'entament pas ma bonne humeur native. Il vaut mieux se fixer des objectifs ambitieux, hein ! 

Ça devrait être obligatoire de se fixer un tel objectif, plutôt que de tendre le cou en bêlant pour se faire trancher la tête. Plutôt que de réclamer que les autres se la fasse trancher parce que c'est dans la tendance, c'est comme ça, on n'y peut rien.

Et sinon, il fait beau, c'est le week-end, youpi !