mardi 8 février 2011

Deux petites choses qui m'agacent en sourdine

One : Les provinciaux montés à la capitale qui pleurent tout l'hiver parce que le ciel est gris et patati et patata. 

Paris et l'île de France, c'est comme ça :  léger et bleu frais au printemps, étouffant  en été mais d'un bleu, mais certains matins te font défaillir d'allégresse. Et en hiver, c'est gris et les lumières des voitures brillent sur les trottoirs mouillés la nuit. 

Cette ville ouverte, généreuse, accueillante, les bras ouverts sur la Seine, on l'a quittée, nous, les Parisiens, pour laisser place aux divers Rastignac éblouis qui de tout temps sont venus conquérir richesse, honneurs, gloire et beauté, qu'ils soient venus de Corrèze (dont le célèbre Chirac), de Bretagne, de Corse ou d'ailleurs. Elle a de tout temps joué son rôle cosmopolite et tu peux même croire qu'elle t'appartient certains soirs quand tous les feux se mettent au vert sur ton passage.

Mais elle sera toujours un pot de chambre en hiver, faut t'habituer, faut faire avec. 

Le couvercle baudelairien, c'est pas nouveau, c'est pas d'hier, t'étais pas au courant ?

Pense à tous ceux qui voudraient bien eux aussi vivre dans la plus belle ville du monde, à tous ceux qui arpentent ses trottoirs le nez levé vers les fenêtres allumées et qui cherchent chaleur et réconfort. 

Alors, profite de ce froid revigorant, de ces petits matins vifs quand tu t'engouffres dans le métro et que l'odeur te prend les narines.

Profite des grands boulevards et de leur foule mouvante et des petits spectacles impromptus de la rue, assis bien au chaud derrière la vitre d'un bistro où ton café refroidit dans une tasse bien lourde et où le serveur râle ou tire la tronche.

Profite des quais de Seine qui en hiver t'offrent de la mélancolie et des gris que tu ne verras nulle part ailleurs, achète quelques marrons au marchand ambulant, engouffre-toi ans une salle de cinéma et mate pour la quinzième fois Laura ou La Mouche, va rue du Faubourg-Montmartre et enquille-toi une bonne glace ou quelques bonbons, escalade les marches de Notre-Dame de Lorette, descends la rue Saint-Georges, flâne boulevard Barbès, monte tout en haut de la tour Montparnasse et tu verras Paris d'en haut, ses rues convergentes, son ciel de près. 

Et cesse de nous concasser les oreilles avec tes jérémiades.

Two : Les gens qui crachent dans la rue au moment où je passe. Je ne m'y habituerai jamais, ça m'a toujours gonflée, que ce soient des femmes, des gamins, des vieux ou des jeunes.

Il y a plusieurs écoles, du glaviot longuement préparé à forts coups de raclements de gorge sonores et menaçants au crachat qui glisse du coin de la bouche dans un chuintement. Toutes me dégoûtent autant, que le crachat soit accompagné d'un regard arrogant, fuyant ou de pas de regard du tout. 

Voilà, c'est dit : à bas les crachoteurs et glavioteurs !