samedi 19 mars 2011

à Télérama, ils découvrent la vraie vie et ça les indigne drôlement

J'ai lu un article fort intéressant dans Télérama (on est abonnés parce que ça reste un programme de télé moins abruti que les autres, mais parfois, faut quand même se les faire...).

Nos amis de Télérama découvrent un truc horrible : les jeunes, avant d'avoir un appart, ils galèrent des fois drôlement longtemps, des fois même des années, tellement c'est compliqué d'avoir un appartement quand on n'a pas de salaire qui tombe ric rac tous les mois et comme le côté « ric rac tous les mois » s'amenuise pour pas dire qu'il tend à disparaître... 

Dans la série, je propose aussi : Putain, en ce moment, comment c'est dur de trouver du boulot avec un salaire décent, ou bien : En France, t'as pas intérêt à dépasser les 35 ans parce que Soleil vert, c'est presque pour tout de suite maintenant ou bien Oh non, c'est trop bizarre, plus il y a de CDD, plus il y a de précarité !

Je crois que j'ai mauvais caractère, parce qu'encore une fois, je vais le dire : la situation n'a rien de nouveau. Je crois que tout le monde dans ma génération (la fameuse génération X spécialiste des mac jobs), enfin je veux parler des gens normaux qui ont eu des parcours juste de base, a connu :
1/ le chômage en sortant de l'école (par chez nous, certains ne pouvaient même pas aller en fac alors qu'ils avaient suivi une voie générale avec à la clé un bac littéraire, c'est-à-dire peau de balle sur le fameux marché de l'emploi), 
2/ les galères de logement. 

Ce qui une fois de plus me troue le cul, c'est comment tout le monde a l'air de découvrir cette réalité-là, comme si d'un seul coup ça devenait crucial de la regarder en face. Comme si d'un seul coup, c'était un problème collectif et sociologik aux données macroéconomiks et pas les petites emmerdes sans intérêt d'une petite bande de minables trous du cul.

Je vais reprendre mon sempiternel couplet : peut-être que le sort des bac + 5 issus des classes moyennes intéresse plus les lecteurs de Télérama, eux-mêmes issus de ces classes ? 

Alors que nous, on était des grosses feignasses mal formées et mal orientées (et tout ça à cause de notre incurie native et désespérante pour tout lecteur de Télérama épris des Lumières et ouvert sur le monde souffrant qui l'entoure), voilà-t-il pas que leurs enfants bien éduqués et parfaitement dans leurs droits d'obtenir la belle situation qui leur échoit se retrouvent dans une belle merde, la belle merde que leurs parents leur ont préparée et que nous avons boulottée en silence pendant des années. Mais où va-t-on, je vous le demande ?