vendredi 21 juin 2013

trucs de filles

j'avoue, il m'arrive de m'acheter des choses en ville. Je ne suis pas un pur esprit, je suis sujette à des accès de shopping compulsif : aujourd'hui, par exemple, j'ai acheté un rouge à lèvres rouge. Pour ce faire, j'ai dépensé 10,90 euros chez Sephora. Dans l'idéal, je rêvais d'un rouge à lèvres bien rouge de marque (une bête idée préconçue que ce sera de la meilleure qualité et puis j'adore, c'est mon côté fifille, les beaux packagings qui se la racontent un peu, quelle honte !). 

Bref, je vais chez Sephora, un endroit où, il faut l'avouer, je ne mets normalement jamais les pieds, vu comme je déteste leur univers et les uniformes tristes des gens qui y travaillent.

Je dois avoir une tête de paumée de première parce que dès que je rentre dans la boutique, une jeune vendeuse me saute dessus et me flanque ses yeux inquisiteurs dans le champ visuel et me demande si je crois que je vais m'en sortir. Je la rassure, un peu anxieuse du coup, j'ignorais que le magasinage chez Sephora soit aussi risqué... Je teste quelques parfums (plutôt portée sur les jus frais et bourrés de citrus et de fleurs d'oranger, je revis en ce moment parce que ça revient gentiment dans les rayons) que je n'achèterai pas (je continue à convertir certains prix en francs et je ne devrais pas). Dans les rayons grandes marques, le moindre rouge à lèvres coûte plus de 30 euros (et si vous convertissez en francs, vous allez tomber de votre armoire je vous le dis, ça nous met le bête bâton de rouge à lèvres à plus de 180 francs, hohé !, les gens ! Il faut arrêter les drogues dures maintenant !).

Je me suis fixé un budget de 10 euros, somme que je trouve parfaitement correcte pour obtenir un produit de bonne qualité. Chez l'Oréal (mais je n'achèterai pas non plus, je boycotte Liliane, elle est déjà très riche et franchement, quand on voit ce qu'elle fait de tout cet artiche, c'est une mesure de salubrité publique de ne pas lui en confier davantage), c'est autour de 15 euros, toujours trop cher.

Deux autres vendeuses sont venues successivement tenter de me faire participer à leurs statistiques de vente et je les remercie poliment mais fermement, je sais tout à fait ce dont j'ai besoin et je n'ai pas envie qu'on me balance un argumentaire de vente, je veux être tranquille ! Finalement, j'opte pour un rouge rouge à 10,90 euros (pas loin de 72 francs, tout de même !) et je passe en caisse, non sans qu'une dernière vendeuse ne m'ait demandé si je m'en sortais bien toute seule. Je décline à nouveau poliment.

A la caisse, la vendeuse encaisse mon achat de crevarde, me demande si j'ai trouvé ce que je voulais (des fois que ses quatre collègues aient vraiment été en dessous de tout dans le genre harponnage de la cliente), me propose une carte de fidélité que je refuse (pas envie qu'on relève mes coordonnées dans un fichier qui sera vendu à je ne sais pas qui qui m'enverra des tas de pubs à la con, j'en reçois déjà suffisamment comme ça si on considère mon pouvoir d'achat). La jeune femme insiste : je me rends mal compte de tous les avantages gratuits que je laisse perdre, quelle honte ! 

Je lui réponds fermement mais gentiment que chez moi « non » signifie « NON » et que si je comprends qu'elle fasse son travail, je la remercie quand même de pas insister. Je règle mon achat sous le regard outré de la caissière (« C'est quoi ces crevards qui ne veulent pas se laisser vider le porte-monnaie et braquer leurs adresses pour qu'on leur vende des trucs et des machins et qu'on remplisse les objectifs que nous fixent nos managers ? »). Elle me refile mon petit sac et je me rue vers la sortie en esquivant les trois vendeuses placées en embuscade. 

Je ne retournerai jamais chez Sephora, je vais faire un peu de recherche sur Internet pour trouver un fournisseur de cosmétiques qui ne prenne pas trop ses clientes pour des vaches à lait, ça doit bien exister !