mardi 25 juin 2013

Alleluiah ! Hosannah !

Ce matin, j'avais rendez-vous avec Pôle Emploi.
Le dernier rendez-vous avait été plutôt rock'n'roll : une jeune femme surtout attentive à bien remplir les cases qu'on lui demande de remplir et qui te vous trouve deux offres d'emploi dans la seconde et vous oblige à y répondre même si c'est vraiment des trucs de merde, il faut que ça rentre dans les cases, quitte à filer des coups de latte dans tout ce qui dépasse... Et tiens puisque ça dépasse, on va la coller en suivi renforcé, ça lui fera les pieds ! Il est remarquable que pendant une période pendant laquelle je sombrais doucement mais sûrement, nul rendez-vous de Pôle Emploi n'est venu troubler la quiétude un peu morne des journées qui se ressemblaient si funestement... Mais là que j'ai repris du poil de la bête, les rendez-vous et les contrôles se succèdent...
Autant dire que je l'avais préparé comme il faut, le rendez-vous de ce matin : impression de toutes les annonces auxquelles je réponds et qui me répondent que désolée, mais ça ne va pas être possible (lorsque réponse il y a), regroupage de tous les contrats d'intérim en tant qu'employée de restauration que je viens d'accomplir, attestation d'inscription au CNED pour la préparation d'un concours, j'avais un gros dossier drôlement bien ficelé, j'étais armée jusqu'aux dents, Pôle Emploi, prépare-toi à mourir !
Je suis tombée sur une dame très agréable, qui n'a pas cherché à me dégoûter de moi-même ou à me donner des conseils merdeux (sport favori des gens qui côtoient des chômeurs, tellement eux ils savent comment il faut faire et comment à notre place ils s'en sortiraient tellement mieux), pas non plus cherché à me fliquer (du coup, j'ai insisté : « Mais si, Madame, regardez mon beau dossier avec toutes les annonces que je réponds et les intérims que je fais ! Allez quoi ! »)
Mais la dame, qui prononçait des mots bizarres (service public, assurance chômage, suivi et non contrôle), ne voulait pas. Elle a convenu que j'étais un peu trop autonome pour nécessiter un suivi renforcé et m'a gentiment demandé comment il se faisait que j'avais pris la décision de suivre les cours du CNED sans demander d'aide à la formation à Pôle Emploi.
Un peu suffoquée (à un moment, j'avoue, j'ai cru que c'était la caméra invisible, tellement l'attitude de cette gentille conseillère détone avec celle de ses collègues, bien dressés au contrôle et au fliquage, un peu moins compétents quand il s'agit d'accompagnement vers l'emploi), je lui ai expliqué que la dernière fois que j'avais demandé la prise en charge d'une formation, ça avait été tellement compliqué, ça avait tellement créé d'inextricables nœuds dans mon dossier que j'avais préféré me démerder toute seule, histoire d'économiser des sous (je m'en suis sortie avec un indû de 300 euros à devoir payer au final, tout ça parce qu'un blaireau m'a donné de mauvaises informations et n'a pas fait son travail), du temps, de l'énergie, toutes choses que je préfère ne pas trop gaspiller à l'heure actuelle en billevesées, coquecigrues, incongrueries et fariboles.
La dame m'a expliqué à quel point la notion de service public se galvaude (on en revient toujours au même point, c'est lassant, il fallait le dire c'est dit !), et que surtout, je ne renonce pas à faire valoir mes droits. Elle m'a vraiment scotchée ! Je lui ai serré la main en partant, émue aux larmes, quasiment, et lui ai expliqué à quel point rencontrer des gens comme elle ça redonnait la foi.