samedi 14 janvier 2012

La caméra invisible dans la bibliothèque

On s'était dit, tiens, c'est sympa, une expo de BD, on va aller faire un tour.

Quand on est arrivés, après avoir traversé tout de même la moitié de la ville, ils étaient tous assis en rond et parlaient entre eux, on aurait dit la réunion d'une secte ou un truc du genre.

Comme c'était dans une bibliothèque, on s'est dit on va quand même essayer de s'approcher, c'est un endroit public destiné au public, on sait jamais.

On n'a pas pu approcher : une bibliothécaire-cerbère-gardienne de la parole sacrée s'est jetée sur nous et nous a dit à voix basse (pour respecter l'ambiance ambiante) qu'on était en retard (ah merde !, fallait être pile à l'heure, c'était pas marqué sur la convocation), qu'on avait tout de même le droit de faire le tour de l'expo.

On a maté un peu les trucs, bouquiné deux trois revues, on a halluciné en loucedé, en se disant le mec de la caméra invisible va sortir de derrière une étagère, c'est sûr. Comme il refusait de se montrer, on a respecté sa pudeur et on s'est cassés en remerciant tous ces braves gens de leur accueil. 

On s'est pas trop demandé pourquoi il n'y avait pas grand-monde.


Ils ont dû se faire des frissons quand ils sont ressortis à la nuit, au milieu des HLM. Ça leur fera des souvenirs d'avoir apporté la bonne parole aux pauvres.

Il paraît qu'il y avait des chips.