Les consciences s'éveillent. La parole, longtemps bâillonnée, jaillit et déferle, portée par une indignation qui ne peut plus se contenir.
Elle est parfois empreinte d’une certaine rudesse, cette
parole, ne nous le cachons pas. Ainsi un élu, trémulant de vertueuse colère,
a-t-il indiqué que l’on, je cite, « crache à la gueule du principe d’égalité ». C’est que les mots empêchés, lorsqu’ils
finissent par retrouver leurs ailes, le font parfois dans la violence et le fracas.
Les upper class heroes
secouent leurs chaînes et leurs entraves et s’expriment avec vigueur, nous mettant
sous le nez une réalité que nous préférons souvent fuir ou feindre d’ignorer.
Reprenant le flambeau des
Hugo et des Zola, ils nous interpellent et nous prennent aux tripes. Nous ne pourrons plus nous voiler la face et détourner les yeux :
ils nous empoignent et nous secouent, nous forçant à délaisser nos futiles
distractions et nos stratégies d’évitement.
Nous ne pourrons plus oublier désormais qu’un enfant de
riche a les mêmes droits et vaut autant qu’un enfant de pauvre, saperlipopette !
Et d’une voix qui fera longtemps sonner l’écho, nous
exigerons qu’on ne retire pas les allocs de la bouche de ces pauvres gosses
malmenés par une société férocement inégalitaire et un système tout pourri.