mercredi 9 octobre 2013

Qu'ils mangent de la brioche !

Ce soir, un prof d'économie à Polytechnique qui défend sur le plateau de 28 minutes les contrats zéro heure anglais, parce que tout vaut mieux que le chômage.
 
Finalement, rester disponible tout le temps, sans garantie aucune qu'on aura un nombre d'heures suffisant pour boucler ses fins de mois, ça lui paraît plutôt pas mal, à ce monsieur dont on doute fortement qu'il ait jamais éprouvé les affres du manque.

En Angleterre, ces contrats concernent aussi l'enseignement, alors on espère que ce monsieur pourra rapidement tester pour lui-même ce qu'il prône pour les autres avec tant de conviction.

Un de ses voisins de plateau réclame lui plus de coercition à l'encontre des chômeurs.

Moralité, pour sortir du chômage, il faut :
  • forcer les chômeurs à travailler (ça serait sans doute pas mal d'arrêter de supprimer plein d'emplois, du coup, non ?)
  • précariser de plus en plus de monde
Parce que maintenant, le principal, c'est que tout le monde soit au travail, peu importent les conditions. 

Fini de faire la fine bouche et de se gaver comme des porcs, il faut se rendre à l'évidence, la situation est vraiment grave et réclame des sacrifices et des efforts.

Comment ça, c'est tout le temps les mêmes qu'on admoneste et qu'on sermonne ? Tout le temps les mêmes qu'on accuse d'être responsables du déclin et des mille malheurs de la France, qu'on envoie au charbon, au front et au casse-pipe, à qui on réclame de la sueur et des larmes, à qui on explique qu'ils sont entièrement reponsables de leur situation de merde, laquelle est par ailleurs tout à fait normale et juste.

Au passage, le prof de Polytechnique avait l'air de ne pas du tout être au courant que le chômage concerne aussi des jeunes gens fort diplômés. Tant que le chômage de masse ne touchera pas les étudiants qui sortent des grandes écoles...