lundi 7 octobre 2013

Équanimité, indifférence, insensibilité

Hier soir, enfin ce matin très tôt, après avoir écrit ça, je lis un peu avant de m'endormir. Ça s'appelle Remonter la Marne, c'est ma belle-mère qui me l'a prêté, je continue à le lire mais je me demande parfois pourquoi, peut-être parce que je me dis que ce n'est pas possible, que le gars va finir par se rendre compte.

Je vous livre ce que j'ai lu page 160 :

« Je ne refuse pas de voir les disgrâces de la France marnaise, ni même de les raconter, mais à quoi bon s'attarder sur cette partie si voyante et trop souvent décrite ? Une certaine dose d'insensibilité et même d'indifférence est nécessaire. 

Marcel Duchamp, à qui l'on demandait : 
« Pourquoi êtes-vous pour l'indifférence ? », 
avait répondu : 
« Parce que je hais la haine. » 

La haine anime ceux qui se plaisent à décrire la France comme une entreprise en liquidation. Ils se délectent de cette veillée funèbre, de l'attente de la catastrophe. Dans cet élan destructeur se mélangent la rancoeur, le reniement de soi, le plaisir trouble qu'engendre le refus de connaître et de comprendre. 

Dommage que l'équanimité, qualité d'une âme détachée, à l'humeur égale, ait pratiquement disparu du vocabulaire. »

Coluche le présentait autrement : « Dites-nous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer. » 

Et si vous pouviez faire moins de bruit et être moins voyants, histoire de ne pas troubler notre ascèse philosophique, ça serait parfait.