mercredi 24 juillet 2013

Les chômeurs, non seulement, c'est feignant, mais en plus, c'est râleur !

Pôle Emploi aime le monde des nouvelles technologies et vous envoie régulièrement des mails pour vous prévenir que vos critères de recherche d'emploi sont trop restrictifs (vous n'avez pas indiqué que vous pouviez aussi peigner la girafe ou bien vous transformer en pingouin dans votre dossier et du coup, la Machine peine à vous proposer des annonces adaptées à votre profil trop sage et trop conventionnel, et bien sûr, c'est uniquement pour ça que vous ne trouvez pas de boulot).

Les comptables ont intérêt à savoir aussi danser la cucaracha et le sirtaki, les infirmières devraient comprendre qu'elles ne correspondent pas aux nouveaux critères d'employabilité avec leur formation rigide et pas adaptable aux secteurs en tension.

Bref. Pôle Emploi sait envoyer des mails aux chômeurs pour leur rappeler qu'ils déconnent à bloc et qu'on ne va pas tarder à trouver ça louche.

Mais si d'aventure, alors que vous avez travaillé dans le mois et que vous devez faire parvenir à ses services la photocopie de la feuille de paie de votre employeur et que ce courrier, par le plus grand des hasards, ne parvient pas à Pôle Emploi, Pôle Emploi attend patiemment sans rien dire et sans se manifester que vous vous inquiétiez parce que votre indemnisation ne vous est pas versée.

Vous étiez persuadé que le papier avait suivi son petit bonhomme de chemin, confiant dans la poste et les services centralisés de Pôle Emploi et vous couliez des jours paisibles. Ne voyant pas le paiement vous parvenir, vous contactez le célèbre 3949, vous tapez tous les chiffres et tous les codes et une voix mécanique vous apprend que vous avez déclaré avoir travaillé un certain nombre d'heures mais que le dossier n'est pas traité parce que Pôle Emploi n'a pas reçu le fameux justificatif.

Vous postez à nouveau le fameux justificatif, un peu dég tout de même, que tous ces tuyaux si bien affûtés n'aient pas pu servir à vous alerter par mail sur le fait que vous risquiez une dépression bancaire violente.

Tout cela n'est pas bien grave, il ne s'agit que d'argent et du combat quotidien de la vie de tous les jours, que des fois on se demande si ce n'est pas un test tellement tous ces gens semblent se moquer du quart comme du tiers du fait qu'ils ont affaire à d'autres gens, aux préoccupations tout aussi importantes que les leurs, pour lesquels, comme pour tout le monde, l'argent le brouzouf les pépettes la caillasse la thune la maille les dollars représentent (que l'on approuve ou pas cet état de fait) le nerf de la guerre qu'est devenue leur vie, ce combat quotidien et parfois lassant contre une Machine qui semble plus destinée à broyer du chômeur qu'autre chose. 

Et le pire, c'est que la plupart des chômeurs n'osent rien dire, tellement ils ont peur que la Machine s'énerve et ne décide de leur compliquer un peu plus l'existence... « Non, mais, et puis quoi encore, vous devriez déjà être bien content de les toucher, vos indemnités, au lieu d'en être réduit à faire la manche ! »

C'est tout, vous pouvez fumer !