jeudi 30 mai 2013

Les villes à la campagne et les députés au sirop de la rue !

Vous le savez sans doute, une salle de shoot va être mise en place à côté de la gare du Nord à Paris. Sur le principe, je suis plutôt pour, l'addiction aux drogues dures est une maladie grave qu'il convient de soigner pour ce qu'elle est.

Vous avez remarqué : c'est tout le temps dans les quartiers populaires qu'on retrouve les associations d'accueil et les salles d'échange de seringues ? Dans les beaux quartiers, on trouve plutôt les ambassades et les ministères, les centres du pouvoir et de la décision éclairée, des endroits feutrés et bien tenus pleins de gens fort honnêtes et très vertueux, comme l'atteste l'actualité récente et plus antique. 

Ce qui serait bien, ce serait d'envoyer les drogués (ça ne serait qu'un juste retour des choses, les toxicomanes étant souvent issus de milieux plutôt friqués, vous savez combien ça coûte une dose ?) et les primo-arrivants respirer un peu la bonne air des beaux quartiers, pendant qu'on promènerait les sénateurs et autres plénipotentiaires dans nos rues populeuses afin qu'ils goûtent un peu au sirop de la rue. 

Pas en délégation avec gorilles et talkies-walkies, comme ils font d'ordinaire, la main tendue, le sourire de commande aux lèvres et la mâchoire crispée, non non, pour un vrai long moment, qu'ils aient le temps de faire autre chose que de rester à la surface des choses. En même temps, on se ferait vite chier, avec ces fines lames... 

Et puis ils sont déjà là, ou leurs frères ou leurs enfants, à lorgner nos appartements et à se demander comment on n'avait pas réalisé plus tôt l'énorme potentiel de notre si pittoresque environnement...

À nous inonder de galeries à vocation artistique, de boutiques de fringues aux prix défiant le sens commun pour greluchonnes anémiées et fées clochettes psychédétoc, de guichets bancaires et d'agences immobilières au sens commercial affûté, à nous prendre pour des cons ou des obsolètes, à picorer des épinards germés cuits à l'étouffée et à l'eau filtrée et à se faire croire qu'ils vont nous apprendre la vie à grands coups de greenwashing...