mercredi 15 mai 2013

Attention, billet bourré d'incises !

En ce moment, j'évite un peu les infos et j'essaie de me concentrer sur deux trois trucs qu'il faut que je finisse par faire : me débrouiller pour que lorsque les allocs chômage vont être revues à la baisse selon des critères draconiens (ah bon, vous saviez pas, désolée de briser vos rêves, mais m'est avis que lors des prochaines réunions de nos têtes pensantes sur les questions sociales, ça devrait déboiser dru) on puisse continuer à payer les factures (c'est pas que ça me plaise tant que ça de raquer mais bon...).
 
Bref, je bosse en intérim comme employée de restauration, un jour ci, deux jours là et en parallèle, je bûche en bibliothèque pour préparer un concours pour devenir bibliothécaire. J'avoue, j'aime les livres et la culture, ne sortez pas votre revolver !
 
Un tuyau au passage : tant qu'à gagner le SMIC en bossant, si vous avez ne serait-ce qu'une mini expérience en restauration, il y a du boulot dans le secteur. C'est pas toujours super folichon, mais perso, je préfère ça (il faut dire que je suis aussi un peu portée sur les joies simples qui réjouissent l'estomac) à plein d'autres trucs nettement plus morbides et mortifères, les centres d'appels par exemple... Je vais même vous dire un truc : si je trouve un endroit sympa pour bosser en cuisine (j'ai essuyé quelques connards de haut niveau quand je me suis lancée dans l'aventure cuisinistique après une formation elle aussi bourrée de cloportes mais lors de laquelle je me suis quand même fait un super pote), si je trouve une cuisine accueillante avec un chef agréable, qui connaît son boulot, un artiste des fourneaux  de bonne compagnie (ça existe, si si, j'ai travaillé avec un comme ça récemment, c'est fort plaisant et ça file la patate dingue), pas dit que les bibliothèques ne doivent pas se passer de mes éminents services... Pour le moment, je laisse venir.
 
Bref, disais-je, avec tout ça et le reste (le pipi le caca le ménage le dodo le mari la gamine ceci cela la vie quoi), j'ai pas trop le temps de me farcir les informations, mais l'autre matin, Monsieur Copé, l'homme politique que le monde entier nous envie, a déclaré dans ma radio de ma cuisine dans ma tasse de thé et ma tartine qu'il allait falloir drôlement sabrer  dans les je cite « services publics improductifs ».
 
Parce que Monsieur Copé, ce qu'il aime, c'est les services publics productifs, un truc que j'aimerais bien qu'il m'explique comment donc que d'où ça sort encore cette affaire-là.
 
Suivez mon regard, je suis bien sûre que son idée de la productivité, à Monsieur Copé, l'homme politique que la Voie lactée nous envie, c'est de faire sauter des machins inutiles comme l'éducation (que des sous qu'on sort pour nada et ballepeau), la santé (encore un truc de cons, avec que des malades geignards et des vieux qui se traînent comme des boulets), la culture (encore un truc de bobo que ces sous-humaines de caissières n'ont pas besoin de lire Madame Zadig et Voltaire pour faire leur boulot de merde) et tous ces bêtes machins qu'on conserve par habitude, par bêtise, par idéologie (un mot de plus de trois syllabes, ça, je ne sais pas si on va pouvoir le garder, pas très productif non plus, vous en pensez quoi, monsieur Copé, en tant que Jean-François que l'univers et Krypton nous envient ?) mais qui à vrai dire nous encombrent plutôt qu'autre chose dans notre course au choc de compétitivité productive.