mercredi 1 février 2012

De la vie de tous les jours et des tests

Hier, je fus au petit supermarket voisin acheter des fournitures pour mon enfant, que nous persistons à envoyer apprendre des choses à l'école, en dépit du fait qu'on nous serine sur tous les tons que ça ne sert à rien. 

Alors que j'arrivais à la caisse, mon attention fut attirée par un grand flandrin hyperbolique. Il venait de saluer la caissière de cette façon légèrement supérieure.

L'honnête citoyen muni d'un boulot bien payé et d'un viatique éternel pour les plaines du Seigneur aime venir dans les quartiers populaires qu'il compte investir (ils ne se rendent pas compte, les pauvres, de ce qu'ils ont et de comment on aimerait bien les chasser de chez eux pour prendre leur place, de toutes façons, ils ne se rendent pas compte, c'est des pauvres, n'est-ce pas ?).

Après avoir donc arrosé le magasin entier de sa superfétatoire et méprisante ostensible politesse, il tentait, l'olibrius clonique, de ranger son panier et ça ne voulait pas, ça ne voulait pas.

Il s'acharnait comme un taré, fronçant ses sourcils sous le coup de la déception. Je finis par lui faire remarquer sans trop insister qu'il ne risquait pas de ranger son panier même en s'acharnant tant et plus, parce que le panier dans lequel il s'acharnait et s'acharnait à vouloir le caser n'était pas du même acabit.

"C'est un test, lui glissai-je, sur un ton légèrement goguenard. Et vous l'avez raté !"

Ça ne lui a pas plu et il m'a fait remarquer que je n'étais « pas sympa ». Je lui ai rétorqué que ça me faisait rire, c'est tout.

Il a derechef embarqué sa moitié au flamboyant manteau et la caissière ne lui a pas dit au revoir. Les pauvres sont des mauvais coucheurs, en plus du reste. J'en ris encore.

En passant : un cahier + un stylo 4 couleurs = un peu plus de 6 euros, soit plus de la moitié du SMIC horaire, ça fait un peu halluciner...