mardi 10 mai 2011

Encore une expérience bien intéressante...

Je me démène pour rentrer dans le flux des travailleurs et parfois, ça marche. 

J'ai donc été contactée suite à une candidature enthousiaste (en gros, j'ai surtout et avant tout besoin d'un travail pour payer mon loyer, pour être honnête, mais par les temps qui courent, il faut pratiquement simuler un orgasme à l'idée de travailler, y'a des baffes qui se perdent). 

J'ai donc dégoté un boulot bien intéressant dans une cuisine centrale (à moi les quintaux de tomates et de carottes à éplucher et énucléer !) puis comme dame de cantine dans un self d'entreprise pour de bien sympathiques bureliers dans une banque. 

Bien marrant, comme expérience, parce qu'il faut en fait se faire greffer des membres supplémentaires pour tenir la cadence qu'on te demande de tenir. Et que les bureliers te parlent avec une condescendance certaine, parce que tu es certainement une pure conne pour te retrouver là où tu es. Je confirme. 

J'ai donc finalement rendu mon tablier et souhaite bien du courage aux femmes qui tiennent le rythme et se font prendre pour des sous-connes tous les midis par des espèces d'engeances.

J'avoue, le plus dur, c'était de travailler comme une tarée (pas possible de prendre plus de 10 minutes pour manger, alors que mon contrat stipulait une pause de 30 minutes), pas possible non plus de prendre le temps de faire pipi, juste marner marner marner marner marner. 

Tout ça pour tomber en fin de journée, quand ton T-shirt est  trempé de ta sueur de travailleuse sur les rotules, sur les becs des nanas de l'encadrement. Elles n'aiment pas trop qu'on fasse des heures sup, surtout si on a demandé à se les faire payer, parce que les autres nanas, quand elles font des heures sup (et elles en font, elles sont motivées et le boulot, ce n'est pas ce qui manque), elles ne se les font pas payer, elles sont censées prendre des repos compensateurs... qu'elles ne prennent jamais... Elles bossent donc à l'œil.

Tout ça pour le SMIC... 

Ça laisse songeur... 

Comme je ne me voyais pas me jeter plus en l'air que ce que je faisais déjà et que j'ai senti que nos relations allaient très vite se dégrader si je faisais des heures sup tous les jours, j'ai préféré qu'on en reste là. 

La nana que j'étais censée remplacer, non seulement elle le tenait, le rythme, mais en plus, elle se cognait minimum deux heures sup gratos par jour parce qu'elle arrivait tôt tous les matins pour  améliorer l'ordinaire des bureliers. J'avais d'ailleurs été vivement encouragée à faire de même (« c'est toujours meilleur quand c'est fait maison »). Sauf que la question du temps que ça prend et de qui le paye n'avait pas été abordée (certainement par excès de délicatesse).

No comment...