vendredi 20 décembre 2013

Le cours des choses

Je viens de lire cet article énervé, paru sur le site Paye ton précaire, il y a déjà un peu de temps.
 
J'avais une vague colère qui traînait, je ne me souvenais plus trop pourquoi et puis je me suis rappelé.
 
Hier soir, j'ai fait un truc que je ne fais plus depuis longtemps, j'ai jeté un œil sur Le Grand Journal, l'émission animée par de Caunes sur Canal +.
 
Une séquence bien pénible avec exhibition de chômeur au bout du rouleau qui promet qu'il va dormir dans sa voiture le soir de Noël. Mines compatissantes des animateurs et forte impression qu'on nous prend pour des cons.
 
Je redoute autant les mines compatissantes des dames patronnesses qui œuvrent au sein des diverses associations caritatives, humanitaires, sociales, tellement bien décrites par Orwell dans son Down and Out in Paris and London (je l'ai lu en anglais, ouaip).
 
J'ai zappé, bien écœurée, on ne m'y reprendra pas de sitôt.
 
Entendu ce matin très tôt à la radio le programme concocté par l'UMP, qui compte bien reprendre les clés de la caisse, à base de chômeurs feignants, assistanat et autre travail forcé...
 
Repensé à un certain nombre de discussions que j'ai eues récemment avec des gens qui travaillent, avec toute la gamme des « C'est comme ça, on ne peut pas faire autrement »,
« Il faut s'adapter  », « J'ai toujours anticipé » (sous-entendu, tu devrais y mettre un peu du tien) et la lassitude des ceux qui trouvent que le monde n'est pas si mal fait finalement et qu'il y en a marre de tous ces gens négatifs.
 
Comme j'ai mauvais fond, il m'arrive de répondre « Non » quand on me demande si ça va, et même de développer un peu, bien consciente que j'emmerde copieusement mon interlocuteur. Il s'agissait d'une question rhétorique, personne n'a envie de fréquenter une précaire mariée à un cancéreux précaire, encore un coup à se filer le bourdon, merci bien.
 
Du coup, je ne fréquente plus grand-monde en ce moment, il vaut mieux être seule que mal accompagnée.
 
Je cherche d'autres connexions, plus proches de mes préoccupations, des gens qui n'ont pas peur de regarder la réalité en face et qui refusent de laisser le cours des choses suivre son cours.