lundi 19 novembre 2012

La tête hors de l'eau

Il me reste 2 mois et demi à tenir !


Dans deux mois et demi, la question ne sera plus « Comment je fais pour tenir ? » mais « Comment on fait pour bouffer ? »

Youpi tralala.

Je viens de faire un tour à droite à gauche pour regarder les annonces de boulot et ça donne toujours autant envie de rigoler massivement. 

De ci de là, des blogueurs s'indignent, communiquent leur désespoir et leur impuissance face à une situation qui nous échappe tellement qu'on se reprend à rire, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire.

Il y a aussi ceux qui ont des solutions intelligentes à proposer. 

Tiens, l'autre jour au Zapping, un type éructait dans une langue étrangère qu'il allait falloir mettre les chômeurs au pas, qu'il était bien fini le temps où on pouvait choisir de travailler ou pas.

Par parenthèse, quelqu'un a-t-il souvenir de cette époque bénie ? Moi pas. J'ai toujours dû travailler pour payer mes factures et mes menus plaisirs, sauf quand je me suis retrouvée sans boulot sans l'avoir choisi, mais je m'égare. 

Ordoncques, le monsieur disait comme ça d'un ton extrêmement convaincu que c'était bien fini la chienlit et le brossage de mouches, qu'il allait falloir que les chômeurs comprennent que s'ils ne travaillaient pas (vous vous rendez compte : un chômeur qui ne travaille pas, mais le monde est devenu une pétaudière !!!), ils n'auraient pas d'allocation et pis c'est tout !

C'est intéressant comme solution, parce que les allocations que perçoivent les chômeurs, c'est encore, jusqu'à preuve du contraire, des sous qu'ils ont cotisés quand ils travaillaient (avant de décider de ne plus travailler, sur un coup de tête et parce que c'est vraiment des inconscients qui ne prennent pas la pleine mesure de la crise.).

En gros, le monsieur fâché remet en cause un principe bien couillon : sur ton salaire, tu cotises à une caisse de solidarité, pour le cas où tu te retrouverais au chômage, parce que les factures, elles, continueront de tomber. Et que donc, lorsque tu te retrouves au chômage (parce que tu l'as bien cherché, vu que le chômeur, c'est jamais qu'un travailleur qui fait sa mauvaise tête), tu es indemnisé avec ces sous.

Comme dirait l'autre, au moment de te prendre tes sous, tout le monde est d'accord, mais au moment où tu passes à la caisse, y'a toujours une dame pointue ou un type convaincu pour te regarder de travers et te demander si par hasard t'aurais pas un peu un fier culot.


Le truc, c'est que les gens qui travaillent, ils en ont assez de cotiser pour les glandus crasseux qui se complaisent dans leur oisiveté et leur incurie, le Nord en a marre de payer pour le Sud, tout ça tout ça. 

C'est sûr qu'au train où vont les choses, les chômeurs se reproduisant comme des lapins (l'oisiveté mère de tous les vices, histoire connue), la crise s'éternisant et se propageant, le marasme s'installant, les caisses de solidarité sont fort sollicitées.  

La solution est lumineuse : faisons cotiser les futurs chômeurs à des caisses de solidarité et puis refusons-leur une prise en charge décente, foutons-les dans la merde, la misère noire et l'indigence, ça leur apprendra à ces trouducs !

Puisqu'on vous dit que c'est la crise, vous croyez quoi ? Qu'on va vous payer à rester devant votre télé dorloter votre petite déprime ? Qu'on va vous laisser vous empiffrer comme des gorets au Leader Price ?
Ha ça non ! 

Une saine révolte monte et gronde dans le pays, les nantis du RSA et de Pôle Emploi n'ont qu'à bien se tenir, le peuple souverain nimbé de lumière est debout ! Citoyens, l'heure est grave, il est urgent et nécessaire, indispensable et salutaire de faire rendre gorge à ces odieux profiteurs qui nous mangent la laine sur le dos depuis trop longtemps et nous narguent avec leurs odieux privilèges. Nous ployons sous le joug mais déjà nous relevons notre front pur vers les cieux céruléens et, le poing dressé face à l'iniquité, l'adversité et toutes ces choses, nous marchons, soulevés par un espoir immense.

C'est con, ça faisait un moment que je n'avais pas écrit sur ce blog, je reconnais que d'écrire des petites conneries, ça détend.

C'est tout, vous pouvez fumer.